
Jeudi et vendredi dernier, plusieurs dizaines de militantes et de militants de la cause palestinienne ont été retenus à l’aéroport de Roissy et empêchés de prendre un avion pour Tel Aviv. Alors qu’elles étaient en possession des réservations et documents de voyage nécessaires, ces personnes se sont vu opposer des refus d’enregistrement ou d’embarquement. Les mêmes scènes se sont produites dans d’autres aéroports européens, notamment à Genève, Bruxelles ou Budapest.
Beaucoup ont découvert à cette occasion que les compagnies d’aviation acceptaient de faire le travail de la police. Elles ont en effet cédé ici aux pressions du gouvernement israélien qui les menaçait de devoir rapatrier à leurs frais ces passagers « indésirables ». Ces pratiques visant à empêcher des militants de manifester leur solidarité avec les habitants de Gaza et de Cisjordanie et les atteintes à la liberté de circulation qui en résultent méritent d’être vigoureusement dénoncées. Mais ces méthodes sont loin d’être exceptionnelles : elles sont utilisées partout, chaque jour, dans la plus grande indifférence et le plus grand silence médiatique. Or leurs conséquences sont dramatiques car elles dressent des obstacles permanents et quasi infranchissables sur la route des migrants à la recherche d’un refuge ou d’une vie meilleure.
Les pays du Nord pratiquent, en effet, cette « externalisation » des tâches de police en matière de contrôle des migrations au mépris, entre autres, du droit inaliénable, proclamé par tous les textes internationaux, de quitter son pays et de la Convention de Genève sur les réfugiés de 1951(...) Wikio