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Contre les Center Parcs « qui veulent remplacer la nature », les opposants se regroupent
Article mis en ligne le 21 octobre 2020

Des opposants aux Center Parcs venus de toute la France se sont réunis en Bourgogne-Franche-Comté le temps d’une journée. L’occasion de se féliciter des récentes victoires, d’échanger sur les stratégies et de préparer les prochaines étapes de cette lutte de défense des zones naturelles et humides. Car si le projet de Roybon a été abandonné, le groupe Pierre et Vacances compte bien continuer à s’étendre et s’implanter ailleurs en France.

(...) Des opposants aux Center Parcs venus de toute la France se sont réunis en Bourgogne-Franche-Comté le temps d’une journée. L’occasion de se féliciter des récentes victoires, d’échanger sur les stratégies et de préparer les prochaines étapes de cette lutte de défense des zones naturelles et humides. Car si le projet de Roybon a été abandonné, le groupe Pierre et Vacances compte bien continuer à s’étendre et s’implanter ailleurs en France. (...)

« Nous avons pu fédérer nos forces, échanger des informations, créer des liens et travailler au niveau national », salue Éric Daillie, qui avait lancé l’appel avec EcoLogicAction 71. Après une présentation des différentes situations, plusieurs ateliers ont permis d’affiner les stratégies d’action et de communication. Le militant continue : « Dans tous les projets de Center Parcs, la problématique de l’eau revient. Nous avons gagné la bataille des zones humides, il faut maintenant gagner celle de l’eau. »

Le groupe Pierre et Vacances - Center Parcs a été très affecté par la décision du Conseil d’État du 17 juin 2020 — un refus de la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) adressée par une de ses filiales. Elle visait à contester le retour dans la loi de critères plus larges pour définir les zones humides. (...)

La complémentarité des formes de lutte, clé de l’abandon du projet de Roybon

La confirmation du caractère alternatif, et non pas cumulatif, des critères de définition des zones humides (sol hydromorphe ou végétation hygrophile) a douché les espoirs de Pierre et Vacances de trouver suffisamment de terrain pour « compenser » ses destructions. Et donc de voir son projet de Center Parcs de Roybon aboutir. Le groupe a annoncé son abandon le 8 juillet. Son communiqué ne mentionne pas la décision du Conseil d’État, mais invoque plus de dix ans de procédures judiciaires contestant les autorisations administratives, une autorisation de défrichement caduque et un accès au site bloqué par des zadistes.

Ce coup d’arrêt définitif n’a d’ailleurs pas signifié la fin de l’occupation. Plusieurs personnes avaient fait part de leur envie de continuer à habiter et à défendre la forêt de Roybon qui a déjà bien souffert. Ils ont été expulsés par la gendarmerie le 13 octobre d’un site qu’ils occupaient depuis 2014. Durant la journée de rencontres à Massilly, la complémentarité et l’efficacité de la convergence des formes de lutte ont été rappelées. (...)

Pierre et Vacances assure que les nouveaux dossiers qu’il entend présenter seront plus verts. Ce ne sera assurément pas suffisant pour les opposants, qui dénoncent des améliorations à la marge et qui s’attaquent au concept même des centres de vacances « au vert » des Center Parcs. « Le principe est de remplacer la nature, avec sa biodiversité, ses cycles, par une nature reconstituée qui n’a plus rien à voir avec la nature. La faune et la flore ne sont là qu’à titre décoratif. Cela ne peut pas s’appeler nature », a dit l’une des participantes. (...)