
Mercredi 4 septembre à partir de 18 heures 30 devant la Préfecture d’Ajaccio près d’une centaine de personnes s’est spontanément rassemblée contre une nouvelle aventure militaire de la France en Syrie. Outre des citoyens sensibilisés par la question, se trouvaient ainsi réunis des militants de Per a Pace, de l’Association Populaire des Tunisiens de Corse, de Corsica Palestina, du Parti Communiste, du Secours Populaire, de la FASE et de la fédération CGT des artistes... Une délégation, composée de représentants des organisations a été reçue par le directeur de cabinet du Préfet.
Une mobilisation réussie !
De l’avis de tous, et notamment de l’association Per a Pace à l’origine de l’appel lancé la veille, la mobilisation est un succès, un succès qui a surpris la Préfecture notamment par l’écho qu’il a rencontré dans le milieu associatif et politique. Un appel lancé par la voix des réseaux sociaux, réels et via internet, et d’Alta Frequenza, radio locale, qui s’était inspirée du texte distribué par la suite dans la rue pour notamment rédiger un communiqué mis en ligne sur son site. Preuve que le sujet interpelle très directement les personnes. L’accueil des tracts distribués à l’occasion du rassemblement l’a confirmé. Aucun n’a été retrouvé jeté sur le sol. Les personnes les lisaient et certaines ont même décidé de rester quelques minutes afin de marquer leur opposition à la guerre.
La délégation a par la suite pu rappeler son opposition à une guerre qui ne veut pas dire son nom quand les autorités gouvernementales évoquent des « frappes punitives ». Une guerre de plus, après l’Irak, l’Afghanistan, la Libye… Avec aujourd’hui, le constat partagé par chacun des participants que, dans l’ensemble de ces pays, les populations se trouvent confrontées à des situations terribles sans aucune issue politique à la clef. Se rajoute en l’espèce le risque de voir s’enflammer toute la région. (...)
Il s’agit pour eux de sortir d’une dialectique mortifère qui voudrait faire croire que le choix se limite à un immobilisme coupable ou à des frappes salvatrices. « D’autres solutions diplomatiques existent qui permettent également de combattre le régime dictatorial de Bacha El Assad » répondent-il quand on les interroge.
Ils insistent : « La Corse au cœur de la Méditerranée et des mouvements qui la traversent, est un territoire qui se trouvera particulièrement exposé dans ce conflit à venir ! La base de l’OTAN se trouve à Solenzara ! ».
Les dernières déclarations de François Hollande et de Barak Obama laissent entrevoir qu’une action militaire n’aura peut-être pas lieu compte-tenu de l’isolement diplomatique des deux pays. Les mobilisations citoyennes de par le monde n’y sont sans doute pas étrangères qui structurent ce que l’on appelle les opinions publiques.
En Corse, il semble qu’il faille d’ores et déjà compter sur les participants à ce rassemblement pour ne pas faiblir et au contraire tenter d’élargir le mouvement. (...)