
Des rassemblements contre la violence policière se déroulent samedi 22 novembre. Ils visent à protester contre la répression très forte des luttes contre les destructions écologiques. Pour Stéphane Vallée, avocat d’activitstes à Notre Dame des Landes, « l’Etat associe la contestation aux grands projets dits inutiles et imposés à l’image du terrorisme, permettant ainsi une justice d’exception ».
Ce samedi auront lieu à Nantes et dans d’autres villes des rassemblements contre les violences policières. A Nantes, plus de deux cents personnes participent à une action d’auto-dénonciation en signe de solidarité avec les inculpés de la manifestation du 22 février. Ce jour-là, des violences avaient émaillé la manifestation de Nantes, largement suscitées par la police. Plusieurs manifestants avaient été gravement blessés.
Cet acte, qui se veut symbolique, a notamment pour but de dénoncer la répression croissante qui s’abat sur les opposants aux projets imposés. Stéphane Vallée, avocat en charge de personnes inculpées autour du dossier de Notre Dame des Landes, remet aujourd’hui les lettres « d’auto-dénonciation » au procureur de Nantes. (...)
Il s’agit d’une lettre, signée individuellement par plus de deux cents personnes, qui indiquent avoir participé à la manifestation du 22 février avec les mêmes chefs d’inculpation que les personnes passées en jugement. L’idée de cette lettre a été développée au cours de réunions avec des collectifs anti-répression, elle est le fruit d’une réflexion sur les différents moyens de porter une parole d’opposition. (...)
Au delà des projets eux-même, l’opposition porte sur une vision plus globale de la société et de l’écologie. Si ces contestations ont des bases communes, elles sont aussi similaires dans leur traitement judiciaire. On retrouve une même volonté de museler et réprimer ces mouvements contestataires, en les diabolisant. Très clairement, l’opposition à ces projets est hétérogène. Mais l’image qui en est donnée est uniforme et caricaturale, on ne parle que de « casseurs », alors que dans la réalité c’est très différent. Et cela permet à l’Etat de justifier et d’augmenter encore la répression de ces mouvements.
Par ailleurs, on constate des inégalités marquées : certaine personnes poursuivies le 22 février l’ont été pour avoir transporté des pétards ou des fumigènes, comme on en voit dans la plupart des manifestations. Habituellement, il y a rarement des poursuites pour ces motifs. Mais c’est le cas dans des dossiers comme Notre Dame des Landes, où les personnes arrêtées sont chargées de tout ce qui est judiciairement possible dans le cadre d’une manifestation, comme le refus d’obtempérer, ou le fait d’avoir une « arme par destination », comme un bâton de berger ou même un tracteur. (...)