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Contre la bombe sanitaire, un appel des sans-papiers
Article mis en ligne le 26 avril 2020

Ce samedi des Sans-Papiers avaient décidé de sortir. Pour dire leur désespoir et leur colère. Pour simplement faire savoir et lire leurs revendications

Une quarantaine d’entre eux de la Coordination Internationale des Sans-Papiers et MigrantEs (CISPM), de la Coordination de Paris (CSP75), du collectif de Paris 20 (CSP Paris 20), du collectif des Baras (Montreuil) et de plusieurs foyers de Paris ont convergé vers le bâtiment du Ministère de l’intérieur situé près du Cour de Vincennes.

Ils avaient prévu de se rassembler à 17H avec masques et distances physiques pendant une dizaine de minutes seulement pour lire un appel intitulé « Foyers, Centres de rétention, Sans-papiers, des mesures immédiates contre la bombe sanitaire »

Mais 5 mns avant, alors qu’un groupe était déjà arrivé à proximité, de nombreux cars de police sont arrivés, sirènes hurlantes pour « sécuriser » l’endroit. Les Sans-papiers arrivés sur place ont pu s’en aller. Les autres groupes, sur le point d’arriver ont pu être prévenus et trois soutiens ont eu des amendes contre lesquelles nous ferons des recours.

Un des groupes de Sans-papiers s’est retrouvé un peu plus loin et a décidé, coûte que coûte, d’enregistrer la vidéo ci-dessous.

A un des soutiens qui leur demandait s’il n’était pas juste d’agir pour soutenir des personnes en danger de mort les policiers ont répondu « ce n’est pas votre métier ». Et à la question « et si personne ne fait rien, on laisse mourir ? » : « c’est le confinement ».

L’action, symbolique, avait été organisée avec des mesures de confidentialité minimales. Elle avait été annoncée la veille sans détails de date ni de lieu sur la liste de la Marche des Solidarités. Par erreur le jour avait même été diffusé sur une liste locale. Les rendez-vous avaient été donnés au travers de plusieurs échanges téléphoniques.

C’est un test. Une preuve supplémentaire qu’en ces temps de confinement, la police et le pouvoir sont bien plus soucieux de la répression de toute contestation que de la vie des Sans-Papiers et de notre santé.

Nous en tiendrons compte tout en veillant que les précautions nécessaires d’organisation ne soient pas un obstacle aux discussions et décisions collectives. (...)