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France TV Info
"Complément d’enquête" révèle les méthodes de Pfizer pour s’opposer à la levée des brevets du vaccin contre le Covid-19
#santé #vaccins #lobbys #AngelaMerkel
Article mis en ligne le 7 mai 2023

Grâce à son vaccin contre le Covid-19, Pfizer s’est imposé comme le roi de Big Pharma. En 2021, son chiffre d’affaires avait presque doublé. Ces bénéfices ont failli être menacés lorsqu’une suspension des brevets a été envisagée. Cet extrait de "Complément d’enquête" révèle comment Pfizer et son partenaire BioNTech ont pu influencer le gouvernement allemand, jusqu’à Angela Merkel elle-même...

L’Union européenne se dit prête à discuter des modalités d’une suspension des droits de propriété intellectuelle sur les vaccins anti-Covid. Une belle idée que celle du vaccin pour tous… mais pour Pfizer et BioNtech, son partenaire allemand dans la fabrication du vaccin à ARN messager, la levée des brevets représenterait un énorme manque à gagner.

Cet extrait de "Complément d’enquête" montre comment, en coulisses, les lobbyistes des deux partenaires se sont activés pour tenter d’influencer tout particulièrement un Etat de l’Union européenne. Les journalistes ont pu se procurer des e-mails que Pfizer a envoyés par dizaines à plusieurs ministres du gouvernement allemand.

Avant le G20 de Rome, où doit être abordé le dossier des brevets, un courrier est ainsi adressé à Peter Altmaier, ministre de l’Economie. Il contient en pièces jointes des fiches explicatives sur la nécessité de maintenir les brevets. Cette opération de lobbying vise jusqu’à la chancelière elle-même : le texte utilisé par BioNTech pour sa communication est envoyé directement à Angela Merkel, accompagné d’un argumentaire "démontrant pourquoi une levée des brevets n’est pas pertinente", comme le précise le courrier.
Quand Angela Merkel s’oppose à la levée des brevets… en reprenant l’argumentaire de BioNTech (...)

presque mot pour mot : "Si une levée des brevets se faisait sans pouvoir contrôler scrupuleusement la qualité, je vois plus de risques que d’avantages", prononce-t-elle.

Rarement on aura vu preuve aussi flagrante d’un lobbyisme intense au plus haut niveau d’un Etat, selon Nathalie Coutinet, économiste spécialiste des questions de santé. "C’est inquiétant en ce qui concerne la capacité des gouvernements et des chefs d’Etat de prendre des décisions dans l’intérêt des populations, et non pas dans l’intérêt d’acteurs privés – de laboratoires, américains de surcroît."

Finalement, les brevets ne seront pas levés. (...)

Voir la video de Complément d’enquête (1h12’ Disponible jusqu’au 11/05/24 ) :

Pfizer : qui a peur du grand méchant labo ?

Plus riche, plus influent que ses concurrents, Pfizer s’est imposé comme le labo numéro un grâce à son vaccin contre le covid-19. Mais aujourd’hui, l’image de la multinationale américaine s’est brouillée. Au temps de l’espérance a succédé celui de la défiance. De "sauveur du monde", le laboratoire serait maintenant perçu comme un "profiteur de crise" par ses nombreux détracteurs. Manque de transparence sur les contrats, mystérieux SMS échangés entre la présidente de la Commission Européenne et le patron de Pfizer, soupçon d’optimisation fiscale, peur des effets secondaires : de Paris à Washington en passant par Bruxelles, les critiques pleuvent contre le géant pharmaceutique, ses dirigeants et leurs méthodes commerciales. Alors faut-il avoir peur du "grand méchant labo" qui met en ébullition la sphère complotiste ? (...)