
Dès l’aube, alors qu’ils sortaient de la douche, les forces de l’ordre, massivement prèsentes, les ont conduits en garde à vue, sans leur laisser le temps de se restaurer ou d’emporter leurs vêtements ou même leur traitement médical. (...)
S’il nous paraît légitime que les représentants de l’Etat portent leurs efforts sur le démantèlement des réseaux de passeurs et si nous condamnons avec la plus grande fermeté le trafic des êtres humains, il nous paraît illégitime de s’attaquer, parce que c’est plus facile, aux victimes de ces pratiques. Il nous semble que ces arrestations n’atteignent pas leur cible et sont plutôt de véritables transferts de répression sur des catégories de population déjà, par leur histoire, en grande difficulté.
Ces jeunes lycéens et collégiens ont été reçus à Amiens dans le cadre d’une classe d’accueil pour y apprendre le français. Leur motivation et leurs bons résultats scolaires confirmés par leurs professeurs autorisent de réels espoirs d’intégration. Á cette heure, ils attendent, dans des centres de rétention(...)
Les élèves de la classe insécurisés, les élèves du lycée alertés, l’ensemble de la communauté éducative mobilisé, tous les citoyens concernés par le respect des droits de l’homme s’insurgent contre ces arrestations et attendent le retour de leurs camarades pour reprendre leurs études dans un climat enfin apaisé. »(...)