
Pour parler de la mémoire, de notre passé et de notre avenir, le professeur Lionel Naccache, neurologue, chercheur en neurosciences, nous a rejoints Sous le soleil de Platon pour nous accompagner sur les bords de notre mémoire, ou plutôt sur les bords de nos mémoires, au pluriel, de notre conscience et peut-être aussi de notre inconscient.
On se souvient, au présent
Lionel Naccache exprime au micro de Charles Pépin la complexité de la mémoire humaine : "C’est une architecture, un phénomène très complexe. Il faut commencer par respecter sa complexité, ne pas la réduire à des petites historiettes extrêmement simplistes qui collent avec vos attentes, vos modèles. Maintenant, ceci étant dit, on commence à pouvoir identifier quels sont les facteurs qui vont pouvoir présider pour partie à l’irruption d’un souvenir, au rappel d’un souvenir sur la scène du présent, de notre conscience, il y a plein de pistes qu’on peut peut-être explorer. Une des pistes, peut-être la plus importante, c’est qu’il ne faut jamais oublier que quand on se souvient, évidemment, on se souvient au présent, le souvenir est un acte du présent." (...)
On ne va jamais se souvenir de la même façon, suivant le présent dans lequel on est. On parle de "dynamique vivante des souvenirs". Il n’y a pas de souvenir objectif, on le colore à la lumière du présent, ce n’est pas une capture vidéo.
Des conseils pour se souvenir, se remémorer (...)
La spatialisation de la mémoire épisodique
Charles Pépin et Lionel Naccache donnent un incroyable conseil à tous les étudiants, c’est d’apprendre en évoluant dans un paysage et d’associer les différents contenus à différents paysages, à différents lieux, grâce à la spatialisation épisodique.
Pour Lionel Naccache, c’est une des plus grandes découvertes des neurosciences. Il explique : "on a découvert une deuxième fonction de l’hippocampe, qui est le fait de cartographier l’endroit où nous sommes exactement." Charles Pépin le dit, c’est "une sorte de GPS mental." (...)
on a découvert que ce qu’on appelle le ’replay nocturne’, en fait il a un rôle fondamental, non seulement pour consolider les trajectoires, mais pour consolider les souvenirs de ce que nous avons vécu quand nous étions là où nous étions." (...)