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Comment les néolibéraux attaquent la sphère de constitution des libertés pour restaurer les profits
Article mis en ligne le 18 octobre 2014
dernière modification le 10 octobre 2014

C’est bien la crise du profit, qui oblige aujourd’hui les gouvernements, à la solde du capital, à couper les moyens de développement de la sphère de constitution des libertés. Dans le cadre du capitalisme, l’oligarchie a tout essayé : la relance keynésienne dans un seul pays, l’inflation, le développement du crédit, la financiarisation de l’économie. Pour continuer à accroître son profit et sa richesse, l’oligarchie est, dans le cadre du capitalisme, obligé d’entrer dans un processus d’austérité, c’est-à-dire de diminution relative de la masse globale des salaires directs et socialisés.

Ce n’est que la résistance des salariés en général et de la classe populaire ouvrière et employée en particulier qui vient limiter cette prédation. Mais pour faire redémarrer de nouveau le processus d’émancipation, il faut plus que de la résistance, il faut changer les rapports de production donc changer de système. Bien sûr, tout cela ne pourra se faire que dans la durée du temps long. Il conviendra au mouvement syndical revendicatif d’une part et au mouvement politique progressiste d’en préciser le chemin.

Tout ce que nous pouvons dire ici et maintenant, est que le contenu de ces luttes et mouvements est déterminant pour s’intégrer dans un processus de transformation culturelle, sociale, économique et politique. Par exemple, toute lutte pour une répartition plus équitable des richesses produites est légitime mais n’est pas suffisante aujourd’hui pour gagner la bataille culturelle, économique, sociale et politique. Il sera par exemple nécessaire de convaincre qu’il faut en même temps, attaquer le mode des rapports de production par la revendication de faire entrer la démocratie dans l’entreprise par exemple par la socialisation progressive des entre prises. Mais aussi lier les libertés individuelles mais également collectives. Nous y reviendrons.

Nous devons aujourd’hui aller bien plus loin qu’en 1945 (...)

l’ensemble des libertés formelles (des droits de l’homme et du citoyen) ne sont qu’un leurre si les conditions associées aux libertés réelles ne sont pas priorisées. En langage populaire, à quoi sert l’égalité formelle de la formule « les hommes naissent libres et égaux en droit » s’il y a incertitude du lendemain, si le citoyen ne peut se déplacer, se soigner, acquérir des savoirs émancipateurs pour autonomiser sa vie des conditionnements des puissances économiques et religieuses ? Ou dit encore autrement, à quoi sert l’égalité formelle si nous n’installons pas un processus continu et autonome d’augmentation des droits culturels, économiques et sociaux pour chaque citoyen ? Disons-le encore autrement : le développement de la sphère de constitution des libertés porte en lui la lutte de classe contre les phénomènes d’exploitation, de domination et d’expropriation. Combien de temps allons-nous accepter le discours du moins de cotisations et d’impôts pour aller vers plus d’école émancipatrice, de système de santé et de protection sociale solidaires et de services publics répondant aux besoins des assurés sociaux et de leurs familles ? Et n’appartient-il pas à la République sociale de concrétiser des principes qui doivent aller bien au-delà du simple triptyque républicain « liberté, égalité, fraternité » ? (...)