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Le Monde Diplomatique
Comment l’Union européenne enferme ses voisins
Les contrôles migratoires sous-traités aux pays extérieurs
Article mis en ligne le 31 août 2010
dernière modification le 30 août 2010

le contrôle des migrants fait de plus en plus l’objet de tractations avec les pays voisins de l’Union européenne, déplaçant la surveillance des frontières vers le sud et l’est. Au risque de voir flamber le nombre des victimes.

L’Europe a changé de murs. A Berlin il y a vingt ans, les représentants des nations démocratiques accueillaient unanimement la chute du Mur comme une victoire de la liberté. « Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien » : l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 allait enfin pouvoir s’appliquer. Dans une résolution de 1991, le Conseil de l’Europe se félicitait de ce que « des changements politiques permettent à présent de se déplacer librement à travers l’Europe, ce qui constitue une condition essentielle à la pérennité et au développement des sociétés libres et de cultures florissantes » (sic). Liberté dont on ne tarda pas à redouter les retombées. On rappela d’abord que « le droit de se déplacer librement, comme prévu par des conventions internationales, n’implique pas la liberté de s’installer dans un autre pays ». On s’inquiéta aussi de « l’augmentation spectaculaire du nombre des demandeurs d’asile en Europe occidentale et dans quelques pays d’Europe centrale, tentés d’utiliser la convention de Genève pour contourner les restrictions à l’immigration (1) »....

...Les frontières de l’espace Schengen (voir les cartes) bénéficient désormais d’une seconde enceinte, extérieure, nécessitant la collaboration des pays tiers. ...

...Victime directe de cette guerre menée par l’Union et par ses Etats membres contre les candidats à l’exil : le droit d’asile...

...Au-delà de la question de l’atteinte aux droits des réfugiés, l’instrumentalisation par l’Union du partenariat avec les pays tiers menace dangereusement une liberté première : celle d’aller et venir....

...Les populations ne sont pas dupes de ce blocus inversé. Comme le titrait sobrement le quotidien sénégalais Le Soleil à la veille de la conférence euro-africaine de Rabat de 2006 : l’externalisation, c’est « l’Europe ferme nos frontières ».