
Volkswagen ne fabrique pas seulement des voitures. Le groupe possède aussi une banque, destinée à fournir des crédits pour acheter ses voitures. Et cette banque produit ensuite des produits financiers : des petits paquets de crédits automobiles revendus par Volkswagen à des investisseurs, en échange de leurs capitaux.
Un mécanisme bien huilé, qui a même le soutien de la Banque centrale européenne. Celle-ci a lancé une vaste opération d’achat de ces produits financiers ! Mais le scandale des fraudes sur les niveaux d’émissions des voitures diésel fait capoter la machine, et la valeur de ces produits financiers chute. Ou comment un scandale en cache un autre.
Les banques ont considérablement réduit leurs prêts aux ménages et aux entreprises, en particulier les PME, ces dernières années. Alors « super » Mario Draghi, le directeur de la Banque centrale européenne (BCE) a eu une idée formidable : encourager les banques à relancer la titrisation et donc la création de produits financiers structurés – les mêmes qui ont mené un grand nombre de banques au bord de la faillite en 2008 et qui nous ont coûté cher quand il a fallu les sauver. Mais pourquoi faire une telle chose, demanderez-vous bien naïvement ? On pourrait effectivement croire que le pauvre Mario souffre de surmenage et aurait bien besoin de (longues) vacances... (...)
Voilà donc le genre d’activités que soutient la BCE. Du moins jusqu’à ce que les scandales éclatent. Car selon des échanges de courriers obtenus par le Financial Times [3], de hauts responsables européens étaient au courant depuis 2013 des mensonges de Volkswagen sur les taux d’émission de CO2 sur ses véhicules. (...)