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Agence Medias Palestine
Comment Israël fait de l’argent avec le blocus de Gaza
Article mis en ligne le 12 avril 2016
dernière modification le 10 avril 2016

Les Palestiniens dont les moyens de subsistance sont, par force, empêtrés dans le système économique d’Israël sont souvent utilisés comme boucliers humains contre le mouvement de boycott, désinvestissement et sanctions (BDS).

L’accusation fréquente portée par les critiques du BDS est que les boycotts des entreprises israéliennes, surtout celles des colonies, nuiront à ces mêmes Palestiniens que les militants du BDS disent soutenir.

Parfois, les défenseurs des colonies vont jusqu’à déployer des porte-parole palestiniens pour qu’ils parlent favorablement des salaires plus élevés qu’ils perçoivent en travaillant pour des entreprises des colonies.

(...) L’agriculture en état de siège

Quiconque entre dans Gaza par le check-point d’Erez, sur la frontière nord avec ce qui est actuellement Israël, doit passer par un long couloir clôturé qui traverse ce que l’on appelle une « zone tampon », imposée par l’armée israélienne.

Ce secteur mal défini varie en largeur de 300 à 500 mètres tout au long du périmètre intérieur de Gaza.

Depuis 2008, indique le rapport, plus de 50 Palestiniens ont été tués dans cette zone. Cette année, quatre civils palestiniens ont été tués et plus de 60 blessés à ce jour.

Selon l’OCHA, (Bureau de la coordination des affaires humanitaires), un groupe de surveillance des Nations-Unies, cette zone frontalière représente aussi 17 % de la superficie totale de la bande de Gaza, ce qui fait que le tiers de ses terres agricoles sont dangereuses à cultiver. Les zones qui contenaient autrefois des oliviers et des agrumes ont été rasées aux bulldozers par les forces israéliennes.

Corporate Watch affirme que même si les Palestiniens se font systématiquement tirés dessus à plus de 300 mètres, il y a danger, et les agriculteurs dont les terres s’étendent près de la frontière n’ont pas d’autre choix, malgré ce danger, que de les cultiver.

La guerre économique

En plus de la violence meurtrière qu’ils infligent systématiquement à Gaza, les autorités israéliennes livrent à ce qu’elles appellent « la guerre économique » – un boycott de fait de la quasi-totalité de l’agriculture venant de Gaza.

Pratiquement, aucun produit de l’enclave n’est autorisé à pénétrer sur les marchés israéliens ou ceux de Cisjordanie, qui sont traditionnellement les plus gros clients de Gaza. (...)

L’infime quantité d’exports depuis Gaza qu’Israël autorise s’en va principalement sur les marchés européens, mais cela n’est permis qu’en passant par des entreprises israéliennes d’exportation qui profitent de la situation en se prenant des commissions et en vendant les produits de Gaza à des prix beaucoup plus élevés que ceux qu’elles ont payés aux producteurs.

« Les Israéliens exportent des produits palestiniens et il les exportent avec une étiquette israélienne », a dit Taghrid Jooma, du Comité du syndicat des femmes palestiniennes à Corporate Watch. « Par exemple, ils exportent des roses de Gaza qu’ils ont achetées pour presque rien et il les revendent à un prix très élevé ».

Muhammad Zwaid, de l’entreprise Crops Palestine, l’unique entreprise d’exportation de Gaza, a déclaré à Corporate Watch qu’une partie du problème est que la Palestine est privée de son propre code-barres, de sorte que tout produit exporté via Israël va porter un nom israélien. (...)

Raser aux bulldozers la vallée du Jourdain

Si le siège et les assauts meurtriers d’Israël ont à juste titre attiré l’attention internationale sur Gaza, les actions d’Israël dans la vallée du Jourdain soulèvent beaucoup moins d’indignation.

Pourtant, et bien avant que le gouvernement d’extrême droite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu n’exprime clairement son opposition à un État palestinien viable, il avait promis de ne jamais abandonner le contrôle sur cette riche région agricole dans aucune configuration à deux États.

Les autorités de l’occupation opposent pratiquement un refus à toutes les demandes palestiniennes pour construire ou améliorer une infrastructure dans la région. Les habitants sont confrontés à de graves restrictions s’agissant de l’accès à l’électricité et à l’eau, comme aux autres infrastructures de base.

Les démolitions des maisons palestiniennes se sont multipliées ces derniers mois et en février, Israël a effectué la plus grande démolition de la décennie.

Des violations courantes

Dans la vallée du Jourdain, l’agriculture coloniale compte souvent sur le travail palestinien – notamment sur celui des enfants – pour exécuter les travaux dangereux, et cela pour une partie seulement du salaire qu’elle aurait payé à des citoyens israéliens.

Bien qu’ayant droit au salaire minimum israélien, comme l’a jugé la Haute Cour israélienne, systématiquement de nombreux salariés n’en perçoivent que la moitié. (...)