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Comment Google nous fait nous croire plus intelligent que nous ne le sommes
Article mis en ligne le 3 novembre 2021
dernière modification le 2 novembre 2021

Aujourd’hui, pas la peine d’avoir une mémoire aussi encyclopédique qu’un candidat à « Questions pour un champion ». Nos numéros favoris sont stockés dans notre téléphone, Facebook nous rappelle toutes les dates d’anniversaire et, pour connaître la capitale du Botswana, il suffit de taper une requête sur Google.

La technologie nous a tellement simplifié l’accès à l’information que nous en arrivons parfois à confondre notre propre savoir et celui auquel on accède par internet. C’est la conclusion d’une étude menée par Adrian Ward, professeur de marketing à l’université d’Austin au Texas.

« Effectuer une recherche Google est tellement rapide que le processus s’apparente à celui que notre cerveau effectue lorsqu’il va chercher une information dans notre mémoire », explique le chercheur dans Ars Technica. Ce qui nous conduit à croire que Google « est » notre mémoire et que nous savons beaucoup plus de choses que ce qu’elle contient réellement.

Adrian Ward a mené plusieurs expériences visant à vérifier cette hypothèse. (...)

Le sentiment de sur-confiance est directement lié à l’immédiateté de la réponse : lorsque les participants doivent attendre vingt-cinq secondes avant d’obtenir le résultat sur le moteur de recherche, leur confiance dans leur capacité mentale est amoindri.

Surhumains

« Si Google répond aux questions avant même que les utilisateurs ne puissent finir de chercher leurs propres souvenirs, les gens ne se rendront peut-être jamais compte que leur recherche interne est devenue vide », expose Adrian Ward. Qui n’a jamais sorti son smartphone pour faire une simple opération comme 8x3, alors que nous connaissons théoriquement nos tables de multiplication ? (...)

Ainsi, moins une personne possède de compétences, moins elle est à même de se rendre compte qu’elle est ignorante. De nombreux professeurs se désespèrent ainsi de voir leurs étudiants faire une confiance aveugle à Google pour leurs exposés, et recopier parfois de grossières erreurs sans se poser de questions.

Tout cela ne fait que préfigurer ce que les chantres de la technologie nous promettent depuis des années : connecter directement son cerveau à l’internet. Nous disposerons alors d’un savoir encyclopédique sans avoir à retenir la moindre information.

Mais en cas de panne, on fait comment ?