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Greek Crisis
Collision en mer
Article mis en ligne le 27 août 2016

L’été grec pratique se termine comme prévu avant l’heure. L’ultime pleine lune du mois d’août à peine disparue, que les orages de premier passage viennent de marquer le pays de tout leur symbole, à l’exception évidente des îles. Le pire, est toujours devant nous, cela dure déjà six ans. Les touristes admirent Nauplie même sous un ciel chargé ; ailleurs, nous avons respectueusement salué les seuls vrais maîtres des saints lieux, en remerciant toutefois ciel et mer de notre maigre prise... ayant aujourd’hui assuré notre... protéine de ce jour, “l’insouciance de ses vents et le foc de son espoir” en plus, comme le dirait peut-être également notre poète (Elýtis). Été grec... théorique

Le “gouvernement” ayant définitivement perdu aux yeux des Grecs son imperméable... supposé de gauche, il patauge comme prévu au beau milieu de son abîme, désormais sans retour. D’ailleurs, l’économie réelle ressemble de plus en plus à une coquille fermée pour un nombre sans cesse grandissant... d’indigènes, coquille à vrai dire plutôt vide. Rien qu’en juillet dernier, les chèques en bois massif... entre entrepreneurs ont atteint un montant record, près de 200 millions d’euros d’après les données de la Banque de Grèce.

Rien d’étonnant, si par exemple les Grecs préfèrent garder leurs économies restantes sous les matelas (massivement retirées des banques peu avant la mise en place des contrôles des capitaux en juin 2015), comme le précise la presse grecque à travers ses gros titres... à répétition. “Les Grecs n’ont aucune confiance aux banques, ni à l’État”, bonne blague.

Le “gouvernement” SYRIZA troïkanisé, croit certes inventer chaque jour dans l’art de collecter taxes et impôts largement impayés, il vient de ce fait d’appliquer une mesure issue du mémorandum... précédant, à savoir, la “saisie préventive des biens” de certains contribuables avant même que ces derniers ne deviennent insolvables envers l’État, une première tout de même, et toute la pesse en parle ! (...)

“En raison de la récession et de l’évasion fiscale, la ‘matière imposable’ a considérablement diminué. En 2009, le revenu déclaré de l’ensemble des personnes physiques s’élevait à 100,3 milliards d’euros. En 2014, ce même ensemble est tombé à 73 milliards d’euros. Et pour ce qui est des entreprises grecques, en 2009 elles ont déclaré des profits imposables à hauteur de 15,07 milliards... mais seulement de 10 milliards en 2014. Voilà que durant les 5 années des mémoranda, l’État a perdu près de 32 milliards de ‘sa’ matière fiscale imposable, rien qu’en ce qui concerne les revenus...” (...)

Inutile... d’en rajouter en précisant que le pays a perdu plus d’un demi million d’habitants (essentiellement jeunes et économiquement actifs) depuis la dite crise, 30% de son PIB ainsi que 40% de son industrie et de son commerce, au-delà donc du non consentement à l’impôt qui se... globalise, c’est surtout et d’abord la mise à mort de l’activité économique réelle qui affecte la perception des recettes fiscales en Grèce. (...)

une douzaine de villes en Grèce sont placées depuis ce mois d’août “sous une quarantaine souple”, près d’une centaine de cas de malaria ont été détectés, les porteurs sont essentiellement des migrants venus d’Asie et d’Afrique (“Kathimeriní” du 20 août).

Étant donné que les habitants des localités concernées (et par extension des unités régionales, ex-départements) sont de ce fait exclus de toute procédure de collecte du sang, la pénurie (aussi) de sang se fait déjà sentir dans certains hôpitaux, notons que le système de Santé a déjà “perdu” des milliers de postes, et rien qu’en Allemagne, les médecins grecs fraîchement installés se comptent alors par milliers. (...)

L’été grec... pratique se termine effectivement comme prévu avant l’heure et surtout dans un pourrissement politique et moral sans précédent depuis je dirais le trauma de la Guerre Civile (1944-1949). (...)

Au-delà des... Tapas et autres Tsimitakis, la grande affaire en ce mois d’août en Grèce c’est incontestablement la collision (dans la journée du 16 août) au large de l’île d’Égine (Golfe Saronique), entre un yacht et une embarcation (navette) motorisée transportant des vacanciers vers l’îlot de Moni pour la... baignade d’un jour. Le yacht a percuté et littéralement brisé cette embarcation, causant quatre morts sur le coup, le commandant et propriétaire de la navette, une fillette âgée de cinq ans ainsi que son père, et aussi un autre vacancier de nationalité ukrainienne.

Les medias grecs (et parfois étrangers) ont largement évoqué cet accident, devenu à très juste titre aussi, une affaire politique. D’abord, Trasyboulos Lykourézos le commandant (présumé) du yacht n’est autre que le cousin d’Aléxandros Lykourézos, grand avocat et homme politique issu d’une “grande lignée” de la bourgeoisie athénienne (il représente entre autres les intérêts de la société SIEMENS en Grèce). (...)

Finalement, Trasyboulos Lykourézos a été écroué pour non assistance aux naufragés, pour tentative de fuite et parce qu’il n’a pas contacté aussitôt après l’accident les garde-côtes, “préférant ainsi organiser son évacuation via son propre réseau d’amis”. “Je n’ai rien vu et lorsque j’ai aperçu l’autre bateau c’était trop tard... D’ailleurs venant de droite j’avais la priorité”, a déclaré entre autres dans sa première disposition.

Dans les bistrots et dans les tavernes d’Égine comme des environs, et dans presque toute la Grèce, les débats enflammés et les scenarii invraisemblables se succèdent et se percutent. Dans le climat délétère que connaît la Grèce en ce moment, cet accident inclut tous les ingrédients du temps perdu... historique qui est le nôtre. Embarcations... appartenant aux professionnels-travailleurs de la mer, contre celles des parvenus, ces dernies forcement liés aux politiciens, aux ONG obscures, sans parler des connivences, voire, de la supposée complicité... enrobée de laxisme sélectif des agents de l’État. Tel est en tout cas le très... délicat esprit du peuple à ce sujet. (...)