Dans une première version de la loi sur l’énergie, le gouvernement acte le report à 2035 de l’objectif de réduction du nucléaire et affine ses engagements climatiques.
C’est un passage obligé dont le gouvernement se serait bien passé : le vote à venir d’une « petite loi » sur l’énergie. La loi de transition énergétique, votée en 2015, prévoyait une réduction à 50 % de la part du nucléaire dans la production d’électricité (contre 71 % aujourd’hui) à l’horizon 2025. L’exécutif a fait le choix de ne pas respecter cet objectif, et de le reporter à 2035 dans sa feuille de route énergétique, la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).
Mais ce qu’a fait une loi, seule une loi peut le défaire : le gouvernement doit donc préparer une nouvelle loi sur l’énergie, qui doit être présentée en conseil des ministres en avril et pourrait être votée avant l’été. (...)
La PPE – qui n’est pas une loi mais un décret – se charge, elle, de donner les détails de cette trajectoire : aucun réacteur ne sera fermé avant 2027, à l’exception de ceux de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), qui seront arrêtés en 2020, un engagement du précédent gouvernement. (...)
Mais la loi ne se contente pas de revenir sur la place du nucléaire en France. Elle introduit l’objectif de « neutralité carbone » en 2050, au lieu de « l’objectif de diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2050 ». Une manière d’inscrire dans la loi la trajectoire définie par la « stratégie nationale bas carbone », qui détaille comment la France entend réduire ses émissions mais aussi compenser ce qu’elle continuera à émettre. (...)