Premier détenu climatique de France, Pierre-Emmanuel Neurohr a passé deux mois en prison pour avoir bloqué des avions. Il repasse en procès ce vendredi 5 septembre. Il estime que le changement climatique entraîne un risque de génocide.
J’étais sur le tarmac de l’aéroport Charles-de-Gaulle, et tout à coup, j’ai vu un Airbus A319 à deux cents mètres de moi qui commençait à rouler vers la piste de décollage. J’ai marché vers l’avion, me suis positionné debout devant lui et l’ai bloqué. C’était il y a deux ans. J’ai alors réalisé cinq actions de ce type, et ai passé deux mois en prison.
Afin de ne pas détruire le climat de la planète, il ne faut pas dépasser 1,5 tonne de CO2 par personne et par an, toutes activités confondues. Un seul voyage en avion vous fait envoyer deux tonnes de CO2 dans la fine couche d’atmosphère de la Terre en quelques heures seulement (1).
Toute personne rationnelle comprend donc que pour ne pas détruire le climat, il faut - entre autres choses - interdire l’avion. À moins de penser que 2 + 2 = 3. En fait, sauf à faire dans la pyromanie, aucune autre activité dans votre vie n’est aussi efficace pour détruire le climat. Étant donné ces réalités, toute personne qui trouve une "raison" pour utiliser l’avion a trouvé une "raison" pour détruire le climat de la planète : on ne fait pas plus dingue.
L’ensemble des études scientifiques prouvent que d’ici 2030, dans à peine quinze ans, des parties entières de la planète seront en situation de sécheresse quasi-permanente (2). L’agriculture des pays des régions tropicales et subtropicales, entre autres, va être anéantie, et des dizaines de millions d’êtres humains vont être assassinés.
Étant donné qu’il ne s’agira pas de fluctuations naturelles, mais de la conséquence prévisible, planifiée, de la pollution générée par des pays comme la France, ces millions de morts seront les victimes d’un génocide. (...)