Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
l’En Dehors
Clément, assassiné pour fait de résistance
Thierry Lodé. Professeur d’écologie évolutive
Article mis en ligne le 9 juin 2013

Clément venait d’être massacré quand certains ont ouvert leurs commentaires. Il y a eu bien sûr la parole des professionnels de la confusion et autres condisciples réactionnaires qui se repaissent de toutes ces paraphrases ignobles que certains sites web leur permettent d’étaler. Honte à ceux qui laissent s’implanter la haine tranquille.

Il n’y a aucun doute. C’est bien parce qu’il était militant antifasciste que Clément Méric a été tué.

Alors, combien de propos insultant la résistance antifasciste allons-nous supporter ? Quels sont ces travestissements iniques qui passent encore par les écrits ou par les ondes ?

Et quels sont ceux qui, professionnels de l’information, peuvent être fiers des fausses questions qui ont été posées ? Je ne sais pas ce que les analyses racontent, mais je sais qui devrait avoir honte, qui a la mémoire si courte, si rétrécie.

Honte à ceux qui, associant nazillons et antifascistes dans un même opprobre ont osé parler d’une rixe entre extrême-droite et extrême-gauche comme si cela les exonérait de réfléchir. Honte à tous ceux-là qui ont prétendus que les extrêmes se valent, ceux-là qui ont cru bon de jeter aux oubliettes des décennies de lutte antifasciste, ceux-là ont oublié les assassinés des nazillons, les récidives des crânes rasés. Mais combien de crimes faut-il pour ouvrir les yeux ? La haine des fachos tue sans cesse et sans honte. Honte à vous qui avez laissé faire, laissé dire que les nationalistes, les fachos de tout poil avaient le droit de nous empester. Tu me connais, facho, tu m’as promis le sang. Tu me connais FJN, Troisième voie, Œuvre Française, Printemps Français, Civitas. Certains des tiens s’inspirent de la même couleur brune à peine délavée par les vilenies et les mêmes saluts pestilentiels d’autrefois. Ils se délectent à longueur de journées des vidéos les plus monstrueuses de la seconde guerre, des images les plus horribles des camps d’extermination, des grands-messes nazies, et ne savent déchiffrer que les écrits de pervers de la raison comme Arthème Fayard, Charles Mauras et Brasillach. Honte à ceux qui ont laissé faire cela.

Clément venait à peine de sombrer dans un coma inéluctable que certains ont disculpé pêle-mêle le Front National, les réactionnaires de la droite décomplexée, la Manif anti-égalité du mariage et les petites phrases répétées jour après jours. Honte à vous, qui, en dépit de mille reportages, de mille avertissements, prétendent encore que les nazillons et leurs zélateurs n’accompagnent pas systématiquement les idées du parti des Le Pen. Ce n’est pas une porosité inconnue. Oui, les fachos font le coup de poing pour ces partis représentés. Oui, il y a des nostalgiques de Pétain, de Mussolini ou de l’OAS dans ce parti officiel et dans l’armée et dans la police même. Honte à ceux qui ont laissé faire cela.

Clément ne respirait déjà plus que certains persistaient à s’interroger publiquement sur qui avait commencé. Je peux le révéler. C’est Missak Manouchian, c’est Buenaventura Durruti, c’est Enrique Perez-Faras, c’est Erich Mühsam, c’est Pierre Brossolette qui ont commencé la résistance antifasciste, avec des armes, avec des mots, avec des cœurs. Ceux-là n’ont pas accepté que les immondes zélateurs du boucher Mussolini, que les abjects nostalgiques de Pétain, que les méprisables chagrinés du Caudillo et autres ignobles petits colonels à moustache installent leur dictature. Ceux-là, ont porté la lutte pour la liberté et l’émancipation des humains, ceux-là sont morts déportés, fusillés, torturés. (...)