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Rue89/Nouvel Observateur
Cinq jeunes musiciens de Gaza embrasent le monde arabe
Article mis en ligne le 1er février 2015

Un phénomène : 9 millions de vues sur YouTube pour la vidéo présentant le groupe Al Takht Al Sharqi, composé de cinq adolescents palestiniens originaires de la bande de Gaza, lors de l’émission « Arabs Got Talent », de la chaîne MBC (Middle East Broadcasting Center).

Pour eux, ces cinq gamins qui s’unissent pour créer de la musique, et qui participent à ce concours régional pour apporter joie et beauté à leurs familles et proches de Gaza, c’est la preuve que la vie peut toujours renaître, même au milieu d’un champ de ruines.

Cette jeunesse jordanienne a copieusement fait circuler sur les réseaux sociaux les 6 minutes et demie du film.

Des minutes qui racontent comment la troupe de musiciens a réussi, après quatre tentatives, à passer le check-point de Rafah à Gaza, puis la frontière égyptienne avant d’arriver à Beyrouth où se tenait l’émission de télévision, trois jours après.

Comment chacun des cinq a réussi à se faufiler dans les ruelles pendant les bombardements de 2014, pour aller répéter à l’école de musique sans se faire tirer comme un lapin.
Comme les cinq doigts de la main

Comment, au moment où ils ont commencé avec la chanson d’amour « Ala Allah Taoud » de l’auteur-compositeur et chanteur libanais Wadih Al-Safi, (« Que Dieu ramène de la joie et des rires dans notre maison… »), les jurés leur ont donné le buzz d’or, qui les envoie directement en demi-finale du concours (qui a lieu les 6 et 7 février prochains), avant de fondre en larmes comme tous les spectateurs.

Al Takht Al Sharqi (l’orchestre oriental) est formé de quatre garçons et d’une fille, âgés de 13 à 15 ans (...)

On y retrouve :

Reema qui ne veut pas porter de foulard sur la tête et qui n’en porte pas ;

Ahmad qui, pendant les bombardements, réussit à se faufiler jusqu’au Conservatoire en passant par la fenêtre de la salle de bains, malgré l’angoisse de sa mère, dont la maison sera détruite et le mari gravement blessé à la jambe… De toute façon, dit-il devant la caméra : « Je peux mourir à l’intérieur de la maison comme à l’extérieur » ;

Mahmoud, le plus jeune de la bande, qui raconte qu’il ne supportait plus d’être enfermé : « Sortir de la maison, c’était se faire tirer comme un lapin »… Rester, c’était exploser…

Pendant les bombardements de Gaza et après, le Conservatoire de musique est devenu leur soleil : le lieu où ils ont pu et peuvent encore exprimer ce qu’ils ont de plus beau en eux. Et cela malgré les images d’une ville éventrée, qui s’imposent à eux au quotidien.

Grâce à la musique, ils retrouvent ce sentiment qui semblait perdu : « farah », la joie.