
C’est une pièce de La Moneda, à Santiago du Chili. Située dans l’aile est du palais présidentiel, au premier étage, le salon Toesca n’a rien de particulier. Une simple plaque indique que c’est ici que le président Salvador Allende s’est donné la mort. C’était le 11 septembre 1973, après avoir résisté avec une poignée de fidèles à l’armée chilienne qui bombardait.
C’est là qu’ont pris fin les rêves de millions de Chiliens, avant de plonger dans un cauchemar de dix-sept ans… Un cauchemar nommé Pinochet, soutenu par les Etats- Unis, rythmé par le bruit des bottes et les cris des femmes et des hommes torturés dans les stades…
Au Chili, la dictature a laissé beaucoup de traces, et la société reste, 23 ans après le retour à la démocratie, profondément marquée par la violence d’Etat. (...)
« Ce lieu est maintenant supprimé du tour approuvé par le palais présidentiel » (...)
Double mesquinerie de la part du président Sebastian Piñera, l’homme d’une droite conservatrice, restée très proche des milieux pinochétistes, qui essaye de cacher un pan de l’histoire du Chili dont elle n’est pas fière, tout en faisant porter le chapeau à sa femme !
A quelques mois à peine du quarantième anniversaire du coup d’Etat, la droite chilienne semble vouloir imposer à tout un pays sa propre cécité. La presse chilienne, très « conservatrice », qui refuse pour l’instant de publier cette information transmise par des professeurs d’histoire, joue un jeu dangereux. Il est grand temps qu’au Chili la mémoire puisse retrouver droit de cité.