Crédit Agricole et Société Générale devraient décider cet été de financer ou non le projet d’extension de la centrale à charbon Tanjung Jati B en Indonésie, sept mois après la COP2. Les Amis de la Terre, BankTrack, et Greenpeace leur demandent de ne pas commettre cette erreur et de se retirer du projet, comme l’a déjà fait BNP Paribas. Par une action à la tour Eiffel aujourd’hui, les Amis de la Terre rappellent que derrière ce seul projet se joue la valeur de leurs engagements pris à la COP21 en faveur du climat (2).
Des militants des Amis de la Terre ont déroulé une banderole du premier étage de la Tour Eiffel aujourd’hui afin de dénoncer l’implication du Crédit Agricole et de Société Générale dans le projet d’extension de 2000MW de la centrale à charbon de Tanjung Jati B sur l’île de Java, en Indonésie (1). Les deux banques sont en train d’analyser ce projet et pourraient le financer malgré son incompatibilité avec l’objectif international de limiter le réchauffement de la planète bien en-dessous de 2°C, et de tendre vers 1,5°C, adopté à Paris il y a quelques mois seulement par la communauté internationale (2). BNP Paribas s’est, elle, déjà retirée du projet, mettant la pression sur ses deux consœurs dont la décision finale sera lourde de conséquences pour le climat mais aussi pour leur réputation.
Lucie Pinson, chargée de campagne Finance privée / Coface aux Amis de la Terre, dénonce : « Où sont leurs engagements émis à la COP21 ? Déjà partis en fumée ? (...)
les banques connaissent tout aussi bien que les ONG les rapports démontrant qu’il est impossible de construire de nouvelles centrales à charbon - même en remplacement de vieilles centrales – pour respecter le budget carbone restant, même en utilisant les meilleures technologies disponibles. Il nous faut donc engager dès à présent la fermeture du parc existant si nous voulons rester sous la barre des 2°C (6). (...)
Comme l’a rappelé Jim Yong Kim, le président de la Banque mondiale, récemment, si l’Indonésie et les pays d’Asie du Sud-Est construisent les centrales à charbon qu’ils prévoient, nous sommes finis et cela entraînera un désastre pour nous et notre planète. Il est donc indispensable que ces projets ne voient jamais le jour, d’où la surveillance particulière des ONG sur les investisseurs dans cette région du monde ». (...)
Avec une action à la tour Eiffel, lieu symbolique de la COP21, les Amis de la Terre France entendent rappeler aux banques qu’elles jouent leur réputation sur ce dossier et que la sincérité de leur engagement en faveur du climat et la transition sera jugée à l’aune de la décision qu’elles prendront (2). Le même jour, les Amis de la Terre Japon remettent une lettre à Nexi, un des autres financeurs du projet, lui demandant de s’en retirer également.