Les prévisions d’augmentation des températures négligent trop le phénomène d’îlots de chaleur urbains, expliquent des scientifiques. Selon eux, les villes, où vit désormais plus de la moitié de l’humanité, subiront à l’horizon 2100 des hausses de plusieurs degrés, jusqu’à 8, risquant d’aggraver les problèmes de pollution et de santé publique. Tout ce qui peut réduire la température des cités est donc bon à prendre.
(...) Ces projections se basent sur le scénario d’une croissance continue des émissions de gaz à effet de serre tout au long du siècle. Quelque 5 °C seraient à attribuer au réchauffement mondial, le reste venant de ces îlots de chaleur urbains générés par la disparition de la verdure au profit du béton et de l’asphalte, souligne l’étude.
Ce sont ces îlots qui rendent les villes plus chaudes que leurs abords et y accentuent encore canicules et vagues de chaleur, avec à la clé davantage d’énergie dépensée pour refroidir les bâtiments, davantage de risques sanitaires, d’inconfort, un air plus pollué, une moindre qualité de l’eau et moins de productivité au travail. (...)
Il faut rafraîchir les villes
La ville médiane, au milieu de cet échantillon de 1.692 cités étudiées, perdrait l’équivalent de 1,4 à 1,7 % de PIB par an d’ici 2050, et entre 2,3 et 5,6 % d’ici 2100, selon eux. « Pour la ville la plus affectée, les pertes pourraient atteindre 10,9 % du PIB d’ici 2100 », estime l’équipe. Dès lors, toute mesure permettant d’agir contre ces îlots de chaleur compte, qu’il s’agisse de planter des arbres ou de végétaliser toits et trottoirs, ajoute-t-elle.
Les villes représentent 1 % de la surface de la planète, mais consomment environ 78 % de l’énergie mondiale et produisent plus de 60 % des émissions de gaz à effet de serre issues des énergies fossiles (gaz, charbon, pétrole), notent les chercheurs. (...)