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Ceta, Mercosur : les accords de libre-échange donnent le pouvoir aux multinationales
Article mis en ligne le 25 juillet 2019

Les députés ont voté en faveur du #CETA. Petit rappel de ce qui nous attend désormais... https://t.co/yuKMNov7PV

« Ce sont bien plus que des accords commerciaux, explique Karine Jacquemart. Avant, un accord de commerce visait surtout à réduire les droits de douane. Mais aujourd’hui, ils visent à contourner tout ce qui peut ressembler à une barrière commerciale, dont les normes sociales, sanitaires, environnementales. » C’est ce que les négociateurs appellent pudiquement la « coopération réglementaire ». Pesticides, OGM, conditions d’élevage : le but est donc d’ « harmoniser » les normes afin de « faciliter les échanges ». Sauf qu’harmoniser rime avec abaisser ou paralyser. « Concrètement, des comités se réunissent sur différents sujets, et négocient sur les mesures à prendre ou à éviter afin de favoriser le commerce, raconte Karine Jacquemart. Lors du premier comité sur les produits sanitaires et phytosanitaires, le Canada a posé la question de ce qui se passerait si un pays interdisait le glyphosate, en référence directe à l’intention de la France de légiférer sur ce sujet. »
« Les mesures sur le social et l’écologie sont les seules à ne pas être contraignantes » (...)

l’assentiment arraché par Emmanuel Macron à Jair Bolsonaro que le Brésil resterait dans l’accord de Paris après la signature du Mercosur n’a rassuré personne : « L’accord de la COP21 n’est pas vraiment contraignant, alors que les accords de libre-échange, avec leurs tribunaux d’arbitrage sont bien plus puissants », constate Maxime Combes. (...)

L’UE a le sentiment qu’elle va ainsi doper la croissance, même si les études d’impact montrent des gains attendus finalement très faibles, surtout au regard des risques. » Une analyse partagée par Maxime Combes, d’Attac : « Pour la commission européenne, le futur de la croissance mondiale se joue ailleurs qu’en Europe, et donc, pour que les multinationales du continent aient une part, il faut se battre pour ouvrir les marchés à l’international, à travers le libre-échange. » Enfin, le libre-échange serait vu comme « la seule stratégie face à Trump. »

Pour le porte-parole d’Attac, une autre politique commerciale reste pourtant possible, qui pourrait passer, notamment, « par l’exclusion de certains secteurs, l’énergie ou l’agriculture par exemple, des échanges internationaux ». Nicolas Girod croit aussi à la possibilité de traités commerciaux « basés sur la coopération plutôt que sur la compétition ». Quant à Samuel Léré, il évoque des « accords de juste échange ». (...)