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National geographic
Ces peuples disparus avec leur environnement / Épisode 3 : les Rapanuis de l’île de Pâques
Article mis en ligne le 18 décembre 2015
dernière modification le 14 décembre 2015

Au cours de l’histoire, plusieurs peuples ont subi les affres du climat : sécheresses, chute des températures… Des civilisations ont fini par disparaître, faute de pouvoir s’adapter au changement.

Episode 3 : les Rapanuis épuisent l’île de Pâques

(...) Les travaux des archéologues Catherine et Michel Orliac, chercheurs au CNRS, ont pourtant montré que les premiers habitants de l’île, les Rapanuis, y avaient trouvé une forêt tropicale de palmiers géants, d’acacias et de banians.

Pourquoi cette transformation radicale ? Les théories divergent. La plus connue est celle exposée par le géographe et biologiste américain Jared Diamond dans son best-seller Effondrement (2005). Le déboisement de l’île serait lié à la compétition acharnée entre différents clans pour ériger des statues de plus en plus imposantes.

« Une société qui s’autodétruit »

Le roulage des moaï, dont le plus lourd pèse 80 t, jusqu’aux pointes de l’île aurait nécessité d’énormes quantités de troncs. Résultats : une déforestation massive ; de là, un appauvrissement des sols causant de mauvaises récoltes ; puis famines et guerres ; avant le coup de grâce porté par les colonisateurs et par les rafles des navires péruviens en quête d’esclaves. L’effondrement de la civilisation rapanuie, assène Diamond, offre « l’exemple le plus frappant d’une société qui s’autodétruit par la surexploitation de ses propres ressources ».

Un cercle vicieux similaire à celui déjà décrit par Franz Broswimmer, de l’université de Hawaii, dans Une brève histoire de l’extinction en masse des espèces (2003). L’île aurait été victime d’une « double peine » : une explosion démographique (la population aurait atteint 20 000 habitants au xviie siècle) conjuguée à une pratique religieuse poussant à produire des statues toujours plus imposantes (les moaï seraient liés à un culte censé assurer de bonnes récoltes). Les très riches ressources terrestres et marines locales n’y auraient pas résisté. (...)