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Ces naufragés que l’occident a laissé mourir
Article mis en ligne le 30 mars 2012

La mort de 63 migrants africains en mars 2011 en Méditerranée « aurait pu être évitée ». Après 9 mois d’enquête pour le Conseil de l’Europe, la néerlandaise Tineke Strik met en cause l’absence de réaction de l’OTAN.

(...) « Quand on pense à l’attention accordée par les médias au [naufrage du paquebot Costa] Concordia, et qu’on la compare aux plus de 1 500 vies de migrants perdues en Méditerranée, la différence est frappante », assène Tineke Strik.
Cette parlementaire néerlandaise a mené neuf mois d’enquête pour le Conseil de l’Europe sur les « vies abandonnées » en Méditerranée. « Depuis le début de 2011, on sait qu’au moins 1500 personnes ont perdu la vie en Méditerranée alors qu’elles tentaient de gagner le territoire européen », explique Tineke Strik. (...)

L’alliance militaire, alors engagée dans les opérations en Libye, avait affirmé qu’aucun de ses navires n’avait reçu d’appel de détresse. Mais le rapport révèle que des appels de détresse ont bien été reçus par le Centre de coordination de sauvetage en mer (MRCC) à Rome. La rapporteure juge donc que le centre de commandement de l’OTAN à Naples, ou un de ses navires opérant dans le secteur, aurait dû réagir. Elle juge même « crédibles » les témoignages de survivants selon lesquels, au dixième jour, « un grand navire militaire » s’est approché avant de disparaître.

Pour la frégate espagnole Méndez Núñez, qui croisait à moins de 20 km du bateau de migrants en perdition et disposait d’hélicoptères, un sauvetage « aurait été du gâteau », selon un responsable de l’OTAN. Un autre navire, sous pavillon italien, aurait pu lui aussi intervenir. De ce fait, le rapport pointe « un ensemble de défaillances », épinglant également les États italien et espagnol (1). Et dénonce également le fait que le MRCC, s’il a relayé les appels de détresse, ne s’est pas assuré qu’ils avaient obtenu une réponse.
(...)

« On peut dire tout ce qu’on veut sur les droits humains et l’importance de répondre aux obligations internationales, mais le fait que dans le même temps on laisse des gens mourir – parce qu’on ne connaît pas leur identité, ou parce qu’ils viennent d’Afrique – montre à quel point ce ne sont que des mots », dénonce Tineke Strik au journal britannique The Guardian, le premier à avoir dénoncé le silence sur ce naufrage l’an passé. (...)
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