
Changer les mots participe à modifier notre perception du monde. « Non, une femme ne s’est pas « fait violée » ; elle a été violée ». Pour penser le système de domination exercé par les hommes sur les femmes, les féministes ont conçu de nouveaux concepts et des mots pour le dire : « Moi, j’appelle une chatte une chatte, une IVG un avortement et une GPA une location de ventre ». Et lorsqu’un mot manque pour désigner une notion encore « inconcevable », il faut en proposer, à l’instar de cette « adelphité » utilisée par l’autrice.
Des textes incisifs et pleins d’humour pour changer le monde des mots, transformer le monde. Un ouvrage divisé en cinq parties : Sexualité & langage ; De la violence au viol ; Filles, femmes, mères ; La parole des femmes ; Le genre humain.
Quelques mots et maux, quelques tournures et analyses choisies subjectivement, en m’attardant sur les deux premières parties.
Sexualité & langage
Les mots du corps ne sont pas des gros mots, pourquoi ne pas dire vagin et vulve, ne pas parler du clitoris ? D’autres vocables semblent dominer le monde, la verge et son érection, la saleté associée aux sécrétions et au sexe de la femme, l’obsession de la virginité des filles (l’autrice propose de dire « gagner en expérience » plutôt que « perdre sa virginité »), le « prendre » érotisant la domination masculine… (...)