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Rue 89
Ce qui se passe vraiment à la centrale nucléaire de Fukushima
Article mis en ligne le 22 août 2011
dernière modification le 19 août 2011

Alors qu’un fort séisme de magnitude 6,8 s’est produit ce vendredi au large de la préfecture de Fukushima, la question reste posée : comment s’y retrouver, cinq mois après le séisme et le tsunami qui ont ravagé la centrale nucléaire japonaise ? L’opérateur Tepco publie chaque jour des dizaines d’informations sur l’avancée des travaux. Incompréhensibles pour le grand public.

Faute de pouvoir enquêter sur le terrain, on est contraints de s’en tenir aux points de situation livrés par Tepco, et interprétés avec l’aide de Martial Jorel, directeur de la sûreté des réacteurs de l’Institut français de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).

(...) « Il faudrait avoir une vision du court, moyen et long terme à la fois, or on reste dans l’urgence. Tepco continue de cuisiner dans son coin alors qu’on n’a aucune idée de ce qui se trouve dans les casseroles ! » remarque Mycle Schneider, consultant indépendant sur le nucléaire. (...)

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a bien envoyé quelques experts sur place, et livré un rapport dont le principal mérite a été de déboucher sur la création d’une nouvelle agence de sûreté nucléaire plus indépendante.

Le rapport de situation de Tepco sur Fukushima, du 17 août 2011 (en anglais). Cliquer pour télécharger.Les nombreuses photos et vidéos publiées par Tepco permettent de se faire une idée de l’état des installations. Mais restent encore beaucoup de zones d’ombre, notamment parce que des zones de la centrale restent inaccessibles aux humains.(...)

« Maintenant, la température de l’eau du circuit de refroidissement est redescendue à une centaine de degrés. Par ailleurs, l’injection d’azote est maintenue pour éviter les explosions dans les bâtiments.

Les réacteurs sont donc très proche d’une situation d’arrêt à
 froid normal, avec une maitrise du refroidissement assurée par des systèmes redondants.. Cette situation pourrait durer plusieurs années. » (...)

« Il n’y a pas d’accès possible à ce jour dans les enceintes de confinement des bâtiments réacteurs. De plus l’accès à certains endroits de ces batiments reste limité à des robots qui ont une progression difficile du fait de la radioactivité et des débris rencontrés. »
(...)

« On ne sait pas si le corium a percé le fond de la cuve, il sera trop compliqué de le retirer. Aucun diagnostic ne sera probablement possible avant des
années. »
(...)

Tepco réfléchit d’ailleurs à la construction d’un mur souterrain qui irait jusqu’à 30 m de profondeur, pour empêcher l’eau qui s’écoule au sol de pénétrer dans les nappes phréatiques.

L’heure est aussi à la construction d’une superstructure qui viendrait couvrir et rendre étanches les bâtiments.
(...)

Pour les près de 9000 travailleurs présents sur la zone, le risque de contamination est élevé. Un véritable village a été installé sur place, avec ses immenses dortoirs, son hôpital, son terrain de foot. Tepco se plaît à montrer la vie sur place, et les contrôles de sécurité opérés (...)

la source principale de radioactivité reste les 100 000 à 120 000 tonnes d’eau radioactive présentes sur place, et qui prendront des années à être décontaminées. A chaque pluie, les eaux ruissellent jusque dans les cours d’eau et l’océan.

Shaun Burnie, consultant pour Greenpeace et spécialiste du Japon, estime que la reprise en main de la situation est « plus complexe qu’à Tchernobyl », en raison notamment de la présence de MOX et de la densité de population dix fois plus élevée qu’en Ukraine. Sans compter que les documents de Tepco ont beau avoir l’air très complets, le flou demeure sur les contaminations de la chaîne alimentaire.(...) Wikio

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