
Dans la phase récente du processus d’autodétermination de la Catalogne, les Comités de défense du référendum (CDR) ont été l’une des expressions les plus marquantes de l’auto-organisation. En effet, ils ont joué un rôle essentiel pour la tenue du référendum dans des conditions de répression extrême et lors de la grève générale du 3 octobre.
Depuis, ils poursuivent leur activité dans les mobilisations contre la répression, la présence de « forces d’occupation » et la suspension probable des institutions catalanes. Ils viennent de créer une coordination nationale.
Les Comités de défense du référendum ou Comités de défense de la République (CDR) sont des groupes de volontaires qui ont été créés officiellement en septembre 2017 par des associations indépendantistes catalanes dans le but initial de faciliter la réalisation du référendum d’indépendance du 1er octobre (1-O), qui avait été suspendu par le tribunal constitutionnel espagnol et menacé par le coup de force de l’État espagnol le 20 septembre. À Barcelone, ils ont été impulsés par la Candidature d’unité populaire (CUP), mais ils incluent également des membres d’autres organisations comme la jeunesse du PDeCAT ou des membres de « sensibilité libertaire »[1]. Le découpage territorial s’est effectué sur la base de l’organisation de la CUP et avec un fonctionnement en assemblée.
L’occupation des collèges pour assurer la tenue du référendum
L’objectif initial était de concentrer le maximum de personnes pour protéger les collèges de manière pacifique par l’occupation afin que la population puisse voter. Certains s’appellent également « Comités de défense du quartier » et ils sont particulièrement nombreux à Barcelone. (...)
Une phase d’anticipation et un mode d’action non-violent
Les premiers CDR ont commencé à se former de manière informelle en juillet dernier. Au cours des mois précédents, il y a eu diverses réunions et négociations pour s’organiser et se coordonner à l’échelle de Barcelone. Ce travail préparatoire a notamment « permis d’ouvrir certains collèges qui ne l’auraient pas été nécessairement et de les maintenir ouvert jusqu’à la fin du vote ». Leur mission est d’impulser les mobilisations de rue qui revendiquent l’instauration d’une république catalane.
Leur stratégie s’inspire de la méthode de non-violence du politologue états-unien, Gene Sharp, qui établit des modes de conduite et des mécanismes aussi bien de manipulation de masse que d’affrontement avec les structures de l’État. (...)