
Lundi dit Pur déjà passé (19 février), la Grèce vient de célébrer de la sorte son carnaval (des jours précédents) à l’image plutôt trouble de notre ultime monde. “Nous sommes encore vivants” ont cependant suggéré et même hurlé certains participants à la traditionnelle (grande) parade qui se tient chaque année à Patras. D’autres groupes carnavalesques qu’y paradaient également, autant que faire se peut avec la même autodérision, accrochés visiblement (et) si fièrement à bord de leur... carrosse, qu’ils l’ont dénommé pour l’occasion : “Bateau des inégalités sociales”. Fractures, disons exclusivement calendaires.
(...) Pour rester dans l’actualité non festive, c’est alors et pratiquement dans l’ensemble de la presse du moment, que l’on découvre ces dessins copieusement ironiques, faisant largement la part belle, aux épisodes très actuels, par exemple des intrusions de l’aviation de guerre turque dans l’espace aérien grec en mer Égée. Dans le même ordre d’idées, et d’ailleurs pas sans faire (si faussement) mésusage des symboles pour tout dire tant extenués, qu’un certain Alexis Tsipras s’est rendu sur l’île de Skyros pour y fêter, ce que sans doute croît-il, être (encore) son... carnaval.
Cette figure de la piètre marionnette Tsipras, laisse toutefois trahir cette évidence de plus en plus perceptible : son visage humain reflète désormais bien manifestement sa souffrance psychique, individu peut-être profondément ébranlé. Et pourtant, la propagande environnante, de type largement soviétique (comme autant occidental) dont font preuve les médias dans leur but à exhiber un Premier ministre supposé radieux de son bain de foule au défilé carnavalesque dans les ruelles de Skyros, ces efforts médiatiques ont même eu en réalité l’effet exactement opposé. La félicité ne s’improvise pas, l’honnêteté non plus.
Car à cette occasion, toute la Grèce a encore découvert cet ixième Tsipras, passablement déplorable dans son suffisant ridicule, s’efforçant à prolonger entre autres... le sourire, cela il faut dire, au beau milieu d’une foule dont personne n’avait vraiment envie de rire. Tragédie et autant hybris que plus aucun temps carnavalesque ne peut désormais camoufler. Carnaval. (...)
Dans les médias grecs à l’instar de la radio 90.1 FM (21 février), on ironisait volontiers sur “le cynisme alors abyssal qui caractérise cette bande d’escrocs, incultes et en même temps saltimbanques qui font semblant de gouverner, alors qu’ils travaillent d’abord au bénéfice de leur seule et unique poche, et finalement, au bénéfice des puissances mondialisatrices étrangères qui occupent le pays et qui elles-seules alors comme on sait, produisent et imposent le droit à un pseudo-Parlement, dont le rôle n’est que cosmétique, et encore”.
En Grèce, depuis SYRIZA et surtout depuis 2015, nous savons, nous subissons, et en conséquence, nous ne pouvons plus nous permettre en l’état actuel des choses, à cautionner davantage ce carnaval grotesque qui consiste à faire croire que le régime demeure démocratique, ou que les institutions, Constitution comprise, fonctionnent alors encore. (...)
La société grecque se lézardant, l’usurpation européiste des faits et des réalités, comme autant son l’idéologie-terminale de la postmodernité, ont d’abord et très concrètement chassé près de 700.000 Grecs de leurs foyers, les incitant et les obligeant à quitter le pays depuis 2010 (la Grèce compte près de dix millions d’habitants).
Ensuite, la guerre sociale (contre la société) sur terre brûlée de l’économie se poursuit-elle (mais alors jusqu’a quand ?), et aussitôt le carnaval (celui de la tradition) terminé, le fisc “grec” vient d’entamer une nouvelle procédure de saisie obligatoire (et en réalité confiscation, rien que par l’ampleur de la mesure), sur les biens meubles et immobiliers (coffres de banque compris), sur ce que les Grecs possèdent encore, sous prétexte de dette envers l’État. Notons que cette mesure concerne plus d’un million de personnes, autrement-dit plus du 10% de la population du pays (...)
Au pays si beau et toutefois mourant, une partie de la population se voit désormais même rêver d’un (autre) régime... forcément fort. Car la situation “d’en bas” est alors telle, qu’au très hypothétique cas de figure, où une petite poignée de (prétendus ou pas) patriotes, qui plus est, militaires, irait confisquer le pouvoir, remplaçant par la force nos ultimes marionnettes du régime de la pseudo-démocratie (après huit années de dictature économique, institutionnalisée entre autres à travers le diktat d’un certain Eurogroupe d’ailleurs sans la moindre légitimité juridique), eh bien, dans une telle éventualité, les Grecs, dans un premier temps en tout cas, ne s’y opposeront peut-être guère. Postmodernité d’un entre-deux-guerres encore plus funeste alors réitéré ?
Et pendant qu’au Pirée, des Aubedoriens ont assailli dimanche dernier (25 février) un lieu de rencontre appartenant au milieu anarchiste causant cinq blessés , dont l’avocate de la famille de Pavlos Fyssas (musicien assassiné par les néonazis de l’Aube Dorée en septembre 2013), le grand carnaval grec des politiciens... ne finit pas d’en finir. (...)
Lundi dit Pur déjà passé, et le carnaval même célébré, le pays attend désormais Pâques et peut-être même la résurrection... nécessairement accompagnée de la crucifixion de la classe politique. (...)