
Selon une étude, la fréquence des "canicules marines" a doublé depuis 1982, menaçant la faune et la flore des océans.
Les trois dernières années ont été les plus chaudes sur Terre depuis que les températures sont relevées et les prochaines s’annoncent de même(...)
"Tout comme il y a des canicules à terre, il y en a aussi sur l’océan", explique ainsi Art Miller, de l’Institut d’océanographie Scripps (en Californie), à Associated Press .(...)
Par rapport aux températures des époques préindustrielles, notent-ils, la fréquence de ces canicules pourrait augmenter d’un facteur 41, une hausse qui équivaudrait à passer d’un jour sur cent à un jour sur trois.
Ces vagues de chaleur prolongées risquent de mettre en péril les forêts de kelp (un habitat de macro-algues hébergeant de nombreuses espèces) et les récifs coralliens, et de nuire à la faune et à la flore marines.(...)
"Cette tendance ne va faire qu’accélérer avec le réchauffement climatique", commente Thomas Frölicher, climatologue de l’université de Berne qui a dirigé l’étude. Celle-ci définit la canicule comme le moment où la température de la surface maritime dépasse celle de 99% des températures mesurées au même endroit. Ces canicules durent plusieurs jours, et comme l’océan absorbe et restitue la chaleur plus lentement que l’air, il arrive même que les vagues de chaleur durent plusieurs semaines, et elles peuvent s’étendre sur des milliers de kilomètres.(...)
Si des animaux marins mobiles, comme les raies ou les homards, peuvent modifier leurs habitudes, les organismes stationnaires comme le corail ou le varech sont "réellement en danger", a déclaré à l’agence de presse Michael Burrows, un chercheur écologiste du Scottish Marine Institute.
Les températures élevées persistantes de 2016 et 2017 à l’est de l’Australie ont ainsi tué la moitié des coraux en eaux peu profondes sur la Grande Barrière. Or, souligne auprès d’Associated Press Ove Hoegh-Guldberg, un biologiste, "un poisson sur quatre dans les océans vit dans ou près d’un récif corallien".
Menace pour le plancton(...)
Art Miller souligne que les bouleversements liés au réchauffement des eaux de surface devraient sans doute faire baisser la production de phytoplancton, plancton végétal qui est la nourriture de base de la chaîne alimentaire marine et le premier producteur d’oxygène de la planète.(...)
Fin juillet, des chercheurs ont publié une étude mettant en garde contre le risque d’un emballement du réchauffement climatique, qui pourrait transformer la Terre en étuve d’ici quelques décennies.