La chaleur, le soleil, l’absence de vent signent le retour de la pollution à l’ozone dans plusieurs régions et agglomérations françaises. Ce gaz que l’on retrouve typiquement au moment des canicules est irritant et toxique pour l’Homme.
Il ne faut pas confondre l’ozone stratosphérique, la fameuse couche d’ozone qui protège la Terre des rayonnements ultraviolets du soleil, et l’ozone que l’on respire et qui devient toxique lorsque sa concentration augmente.
Cet ozone des basses couches de l’atmosphère est un polluant dit secondaire car il n’est pas directement rejeté par une activité. Il est issu de réactions chimiques, sous l’effet du soleil, impliquant des polluants présents dans l’air, comme les oxydes d’azote, émis principalement par le trafic routier, et les composés organiques volatils (hydrocarbures, solvants...) rejetés par l’industrie. Il pose surtout problème en été, en période de fort ensoleillement et s’il n’y a pas de vent pour le disperser. Il peut être transporté sur de longues distances. (...)
Le nombre et l’intensité des pointes de pollution ont diminué ces dernières années, notamment grâce à la réduction des émissions des précurseurs. « On parle d’une baisse de 10 % de l’amplitude des pics depuis le début des années 2000 », indique à l’AFP Augustin Colette, spécialiste de la modélisation de la qualité de l’air à l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris).
Cette baisse n’est « pas encore satisfaisante », note-t-il, et elle risque d’être annulée par le réchauffement appelé à multiplier les canicules. On observe dans le même temps une relative stagnation de la moyenne annuelle, voire une augmentation, ajoute le scientifique, qui évoque une hausse de 5 % des moyennes annuelles sur la période 2000-2010. (...)
Contrairement à d’autres polluants de l’air, il n’existe pas de valeur limite légale pour l’ozone en Europe, mais une valeur cible de 120 microgrammes/m3 en moyenne sur huit heures. Pour la protection de la santé à long terme, cette valeur ne doit pas être dépassée plus de 25 jours par an, en moyenne sur trois ans. (...)
des concentrations journalières élevées d’ozone sont associées à une augmentation de crises d’asthme, d’admissions hospitalières pour causes respiratoires et cardiovasculaires, d’après Santé Publique France. Selon une étude publiée en 2016 par cette agence, « l’exposition chronique à l’ozone serait responsable de près de 500 décès pour causes respiratoires chaque année » en France. Moins que les 48.000 décès annuels attribués aux particules fines (PM 2,5), autre polluant de l’air. (...)
À des taux élevés, ce gaz réduit la capacité des végétaux à assurer la photosynthèse. « Des niveaux élevés d’O3 causent des dommages aux cellules des plantes, altérant leur reproduction et leur croissance, réduisant ainsi la production des récoltes agricoles, la croissance de la forêt et la biodiversité », souligne l’Agence européenne pour l’environnement (AEE). (...)