
Une violente altercation a eu lieu dimanche dans une rue de Calais, dans le nord de la France. Une vingtaine d’exilés se sont affrontés et quatre ont été blessés, dont un gravement. Une personne a été interpellée par la police.
Le motif de cette rixe demeure inconnu.
Selon les témoignages recueillis, certains étaient armés de couteaux ou de marteaux, d’autres jetaient des pierres. L’intervention de la police a mis fin à cette scène de violence et une personne a été interpellée.
Quatre personnes ont été blessées dans ces affrontements. Toutes ont été transportées à l’hôpital. L’une d’entre elles, gravement blessée à la gorge, a son pronostic vital engagé, selon Philippe Sabatier, procureur-adjoint de Boulogne-sur-Mer, interrogé par La Voix du Nord. (...)
Le matin même, une autre rixe entre exilés avait éclaté à proximité. D’une moindre violence, un homme a toutefois été touché à la gorge. Il a quitté l’hôpital de lui-même après y avoir reçu des soins.
D’autres rixes ont éclaté dans le nord de la France ces derniers mois. Début mai, une bagarre sur les quais de Calais, avait impliqué quatre à cinq migrants, selon La Voix du Nord.
Des conditions de vie de plus en plus difficiles
Dans les camps aussi, des violences peuvent éclater. (...)
Pour les associations, l’absence de dispositif d’accueil dans cette région est responsable de ces drames. "Ces incidents sont créés par la politique de non-accueil en France. Ils font écho aux expulsions de camps, à la précarisation de ces personnes, à la cohabitation difficile entre migrants", déplorait Anna Richel, coordinatrice de l’association d’aide aux migrants Utopia 56 à Grande-Synthe, interrogée par InfoMigrants en octobre 2021.
Des centaines d’exilés survivent dans des conditions difficiles dans le nord de la France. La situation s’est encore détériorée ces derniers mois avec la politique du "zéro point de fixation", qui ne tolère la présence d’aucun campement. Médecins sans frontières (MSF) a annoncé, la semaine dernière, son retour à Calais. L’ONG espère apporter un soutien "médico-social et psychologique" aux migrants confrontés à de graves traumatismes physiques et psychiques.