
Tout le monde pensait que Tchernobyl était presque de l’histoire ancienne, largement devancé sur le terrain de la pollution nucléaire par Fukushima,
Mais ce serait oublier que la pollution radioactive ukrainienne est toujours là, et que l’incendie qui s’est déclaré récemment autour du site dévasté va provoquer un nouveau déplacement de la radioactivité…
commémorer la catastrophe d’avril 1986, les bougies du gâteau d’anniversaire semblent avoir déclenché un immense incendie de forêt, commencé le 28 avril 2015, lequel a déjà ravagé 400 hectares à proximité de la centrale dévastée.
Or le vent s’étant sérieusement renforcé, il se dirige maintenant vers le site nucléaire, et le 30 avril la surface touchée par l’incendie s’était un peu plus élargie, s’approchant dangereusement de la centrale accidentée. lien (...)
Il faut savoir que dans une large zone autour du site on trouve du césium 137, césium dont la période (ou demie vie) est de 30 ans, ce qui signifie qu’il sera encore préoccupant pendant au moins un siècle.
Or cet élément radioactif est fortement concentré dans les aiguilles et les feuilles agglomérées au sol, mais aussi dans le bois des arbres des forêts avoisinantes, et lorsqu’un incendie important s’y déclare, la radioactivité s’échappe, et, portée par les vents, les pluies, peut se déplacer assez loin, comme on l’avait constaté lors de la catastrophe de 1986, contaminant les plantes au moins jusqu’en Corse.
Ce n’est pas une nouveauté : à trois reprises (2002, 2008, 2010) des incendies spectaculaires ukrainiens avaient provoqué une augmentation du niveau de radioactivité trois fois supérieure à la normale en France, et pas seulement en France. lien
En effet une étude menée par une équipe de chercheurs norvégiens à prouvé que les 3 feux précédents avaient déjà relâché entre 2% et 8% du césium présent dans le sol ukrainien, ce qui correspond à 500 000 milliards de becquerels, dispersé sur une large zone allant de la Turquie à la Scandinavie. lien
Le fait est que cette zone de forêt est largement abandonnée, et comme le dit l’association « Robin des bois », « un incendie non maitrisé de forets contaminées ne serait pas comparable en terme d’impact sanitaire et environnemental à Tchernobyl 1986, ou Fukushima, mais il pourrait être considéré comme accident grave dans l’échelle internationale des événements nucléaires… »
Ajoutons pour la bonne bouche que les éléments radioactifs concernés ne se limitent pas au Césium 137, mais qu’on trouve aussi du Plutonium et de l’Américium 241, relâchés à l’époque de l’accident, ce qui est susceptible d’aggraver la situation.
Actuellement l’incendie, même s’il est maitrisé par endroits, se situe à une distance de 15 à 20 km de la centrale, donc dans des zones largement contaminées par la radioactivité. lien
Ajoutons que, s’il faut en croire Arseni Latseniouk, le premier ministre ukrainien, « il s’agit du plus grand feu de forêt depuis 1992 », et que la zone contaminée suite à la tragédie de 1986 s’étend sur 160 000 km² dans le secteur. lien (...)
Sur place, le nouveau « sarcophage » peine à se terminer faute de financements, (il manque encore 615 millions d’euros pour financer le projet) et après avoir accusé des années de retard, il est repoussé maintenant à 2017. lien
Décidément le nucléaire est fâché aussi avec les délais, et les prix, puisque chez nous, et en Finlande, l’EPR connait des soucis en cascade, qui finalement laissent planer un doute sur leurs démarrages respectifs. (...)
Décidément, de Flamanville à la Finlande, et de Fukushima à Tchernobyl, en passant par la faillite annoncée d’Areva, de lourds nuages noirs semblent s’accumuler sur la tête des partisans de l’énergie nucléaire, au moment ou les énergies propres ont fait la démonstration qu’elles concurrençaient largement financièrement l’énergie nucléaire. lien
Comme dit mon vieil ami africain : « le chien a beau avoir 4 pattes, il ne peut emprunter 2 chemins à la fois ».