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COMMERCE DES ARMES ET DROITS DE L’HOMME Arrêtons l’hypocrisie
Article mis en ligne le 12 août 2012
dernière modification le 9 août 2012

« La diplomatie sans les armes, c’est la musique sans les instruments. » Otto von Bismarck

Une conférence s’est tenue en juillet à New York sur la nécessité de moraliser le commerce des armes. Cette conférence a abouti à un échec patent. Les Etats-Unis ont proposé de la relancer en 2013 après maturation de la réflexion... Avant d’aller plus en avant il est nécessaire de situer l’état de guerre latente du monde avec un indicateur du manque de confiance de l’armement à outrance. Cet indicateur est caractérisé par les dépenses militaires de chaque Etat.

Les dépenses militaires des Etats-Unis, premier dépensier au monde, ont diminué de 1,2% en 2011, soit 8,7 milliards de dollars de moins par rapport à 2010 (près de 680 milliards de dollars pratiquement près de 45% des dépenses mondiales évaluées à 1600 milliards). « Les trois plus grands dépensiers militaires d’Europe de l’Ouest (Allemagne, France et Royaume-Uni) ont commencé à réduire leurs dépenses dans le cadre des mesures d’austérité imposées pour réduire leur déficit budgétaire. Le budget militaire de la France a diminué de 4% depuis 2008, alors que les réductions au cours de la même période en Allemagne (1,4%) et au Royaume-Uni (0,6%) ont été plus modestes. Les dépenses militaires mondiales ont marqué le pas en 2011 avec une progression de seulement 0,3% par rapport à l’année précédente pour s’établir à 1700 milliards de dollars, si l’on en croit le dernier rapport du Sirpri (Stockholm International Peace Research Institute) qui vient d’être publié ce 17 avril. La stabilité de ces dépenses s’explique en partie par les effets de la crise économique, laquelle a contraint 6 pays parmi les principaux acheteurs d’armes à réduire leur budget militaire (Allemagne, Brésil, France, Royaume-Uni, Etats-Unis) au cours de l’année passée.(1)

La région Asie-Pacifique a globalement augmenté ses dépenses militaires de 2,4%. Là, la hausse est principalement due à la Chine qui a augmenté les ressources de ses forces armées de 120% depuis 2002. La politique suivie par les autorités chinoises a un effet d’entraînement pour d’autres pays de la région (Vietnam, Malaisie, etc.) qui ont des différends territoriaux avec Pékin. En revanche, le plus surprenant est la diminution de 3,9% du budget militaire indien, alors que l’Inde est présentée comme étant un eldorado pour les industriels de l’armement. La Russie, en revanche, a augmenté ses dépenses militaires de 9,3% en 2011 pour atteindre un total de 71,9 milliards de dollars, faisant de ce pays le troisième plus grand dépensier militaire dans le monde, La Russie, a en effet, prévu de remplacer une bonne partie de son équipement militaire - qui date pour sa plus grande part de l’ère soviétique - par un arsenal moderne pour 2020. (2) (...)

La mondialisation économique, et surtout la dérégulation, ont facilité les trafics internationaux (paradis fiscaux, société écran, trafiquants internationaux plus souples et mobiles que les polices nationales...). Des troupes de l’ONU ont été impliquées dans ce trafic, au Congo. En plus des réglementations commerciales, des ONG (Oxfam, Amnesty international et Iansa) ont lancé en 2002 une campagne internationale, Control Arms, destinée à obtenir un traité international sur le commerce des armes. Aucun traité n’interdit le commerce d’armes légères1.
(...)

Arrêtons l’hypocrisie ! Le néolibéralisme sauvage doit constamment entretenir un état de tension. On ne peut pas envisager un monde de paix. Que deviendraient alors les complexes militaro-industriels et la corruption ? Quand on met au point constamment des armes de plus en plus létales, que reste t-il comme droit aux « damnés de la terre » car c’est d’eux qu’il s’agit, quand leurs gouvernants au Sud, investissent plus dans les armes que dans la nourriture, l’éducation, la santé, la paix ? (...)

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