Pour la deuxième année consécutive, l’Asie du Sud subit des inondations meurtrières. Plus globalement, le phénomène semble se multiplier un peu partout dans le monde, drainant avec lui son lot de victimes et sa flopée de questions.
Les flots après les flammes : l’été 2018 court à sa fin en traînant derrière lui un nouveau chapelet de catastrophes naturelles. Après les vagues de chaleur qui ont frappé l’hémisphère Nord en juillet et en août, c’est au tour des inondations de s’abattre sur l’Asie. Noyé sous une mousson d’une intensité exceptionnelle dans la région, l’État du Kerala, dans le sud-ouest de l’Inde, n’en finit plus de compter ses victimes. Hier, alors que la décrue s’amorçait, les autorités avançaient le chiffre de plus de 400 morts. On parlait d’un millier de personnes bloquées dans des villages et de près de 725 000 accueillies dans des camps d’urgence.
Catastrophique, le scénario a tout du déjà-vu. L’an dernier déjà, d’intenses inondations avaient frappé la région, tuant quelque 1 200 personnes en Inde, au Népal et au Bangladesh. L’Afrique n’avait pas été épargnée, avec plus de 500 morts recensés au Niger.
Plus globalement, crues et submersions tendent à s’imposer dans les actualités à tout moment de l’année et un peu partout dans le monde. (...)
1CAUSES NATURELLES ET ERREURS HUMAINES
On n’apprendra rien à personne en rappelant qu’une inondation se caractérise par un débordement d’eau engendrant des dégâts matériels et physiques. « Il peut être provoqué par une période de pluie très longue conduisant à un engorgement des sols », précise Florence Habets, spécialiste en hydrométéorologie, chercheuse au CNRS et à l’Institut Pierre-Simon-Laplace. « Ou au contraire, par des pluies très courtes et très intenses », poursuit-elle. C’est ce qui s’est passé à Nice, en 2015 (...)