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CHRONIQUES SCOLAIRES – Quelle histoire à l’école ?
Article mis en ligne le 9 novembre 2016
dernière modification le 4 novembre 2016

(...) « François Fillon a promis dimanche dans son discours à Sablé (Sarthe) de « traquer toutes les démissions de la société française et d’abord celles de l’école », proposant notamment de revoir l’enseignement de l’Histoire pour privilégier le "récit national" ». Ainsi commençait un article, paru dans le journal Libération le 28 août 2016.

’école occupe une place centrale dans les discours politiques, en particulier quand il s’agit de critiquer les évolutions sociales jugées négatives, qu’il s’agisse de l’augmentation des incivilités et des actes de petite délinquance ou du recul de la citoyenneté. Au mieux, on reproche à l’école de ne pas réussir à intégrer les individus dans la société, au pire, on lui reproche de ne plus savoir enseigner les vraies valeurs. L’enseignement de l’histoire figure en bonne place dans les procès contre l’école et les injonctions contradictoires qui l’accablent aujourd’hui, dans un contexte de pré-campagne pour les élections présidentielles. Comment expliquer un tel investissement par le politique de ce qui n’est après tout, pour beaucoup d’élèves, qu’une matière parmi d’autres ?

Nostalgies scolaires

Le discours des tenants du « récit » ou « roman national » et de ceux qui veulent rendre l’école à sa mission première d’éducation des individus vont souvent de pair. Assis sur une tradition républicaine, ce discours, fondé sur une valorisation du passé et une déploration du présent, s’appuie sur trois arguments principaux. Le premier consiste à dénoncer le recul de l’autorité au profit de la libération des individus. Le second s’insurge contre le refus de transmettre des savoirs au profit d’un épanouissement spontané de l’intelligence et de la créativité individuelle. Le troisième reproche à l’école d’apprendre à élève à construire et à critiquer au lieu de délivrer des contenus stables et définitifs.

L’ensemble de ces critiques prennent comme référence idéalisée un passé, jamais clairement situé dans le temps mais plus ou moins consciemment assimilé à celui des temps fondateurs de l’école républicaine, dite « école de Jules Ferry ». Cette école aurait été remplacée par notre école de la décadence, qui a renié son héritage.

Une telle opposition ne résiste pas à l’examen historique. (...)