
Nanterre : l’horreur et la douleur
Une heure du matin. Le conseil municipal s’achève tranquillement dans la mairie de Nanterre. Lorsque Jacqueline Fraysse, maire communiste de la ville, lève la séance, il n’y a plus personne dans les gradins. Plus personne sauf un homme, qui sort un pistolet automatique et tire méthodiquement sur les élus. D’abord incrédules, ils voient certains d’entre eux s’effondrer. Ils cherchent à se protéger en se cachant sous les tables mais le tueur se déplace dans les allées. Un élu parvient à se sauver en courant pour alerter les forces de l’ordre. L’homme vise ses victimes et leur donne la mort. À bout portant.
Jacqueline Fraysse, une maire debout dans la tempête
Dans la pâleur de la ville atterrée par un drame sans nom, elle est là. Rescapée. Fidèle. Debout dans la tempête. Marquée à jamais sans doute parce qu’elle a vécu d’atrocités avec d’autres, elle est digne. Au fond de ses yeux on lit l’horreur qui y a pris place. Et pourtant, sans masquer le moindre détail de ce terrible huis clos, elle semble rassurer. Parce qu’elle est forte. Parce que c’est peut-être plutôt comme ça, un être humain. Où a-t-elle puisé cette énergie ? Sans doute dans la révolte, l’amitié portée aux victimes, l’amour de la vie. Certainement au cour de son intense combat quotidien.
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Le suicide de Richard Durn
L’invraisemblable s’est produit ce 28 mars 2002 au 36, quai des Orfèvres. Alors qu’il avait plusieurs fois déclaré qu’il "voulait en finir avec la vie", Richard Durn est parvenu à se défenestrer du quatrième étage de la brigade criminelle. Les familles des victimes sont privées de procès. Comment cet homme de 33 ans, placé en garde à vue, dont les pulsions suicidaires étaient évidentes, a-t-il pu réussir à se défenestrer du quatrième étage des locaux de la Brigade criminelle, 36 quai des Orfèvres, à Paris ? Récit. (...)