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Jean-Marie Harribey, pour Alternatives Economiques
C’est par où la sortie ?
Article mis en ligne le 29 janvier 2011
dernière modification le 27 janvier 2011

L’approfondissement de la crise au sein de l’Union européenne et particulièrement au sein de la zone euro suscite un débat sur la manière de sortir d’une telle crise qui marque véritablement une « Folle époque »[1].

Il ne sert plus à grand chose de se féliciter d’avoir eu raison en dénonçant la construction néolibérale de l’UE et en prévoyant sa crise inéluctable. Il vaudrait mieux s’interroger sur les raisons pour lesquelles nous avons laissé s’échapper de nos mains la victoire référendaire de 2005.

À l’époque, dans l’euphorie de cette victoire, on est passé un peu vite sur sa fragilité politique. (...)

tout vient-il de l’euro ou des politiques précédant et entourant l’euro ? (...)

En l’absence d’infléchissement des politiques néolibérales, revendiquer la sortie de l’euro, c’est risquer d’ajouter beaucoup de lanières au fouet qui frappe les travailleurs et les populations.

Nous sommes donc au cœur d’une question qui est avant tout stratégique et non pas d’une question théorique qui se limiterait à examiner dans l’absolu les avantages et inconvénients respectifs d’une monnaie commune et d’une monnaie unique, question sur laquelle il faut se pencher au début d’un processus mais qui est hors sol aujourd’hui. La difficulté est donc de savoir par quel bout prendre les choses concrètement et non pas de les examiner dans l’abstrait. (...)

À une sortie de l’euro comme préalable, il me semble préférable d’imposer des choix radicaux avec un autre préalable qui serait la restructuration de la dette, voire son annulation, tellement elle est illégitime[8]. La crise que provoquerait cette décision permettrait d’ouvrir un débat et un chantier politiques pour poser les ruptures qui devraient suivre :

 la monétisation des déficits publics ;

 la socialisation du secteur bancaire ;

 les freins très forts à la circulation des capitaux (taxation des transactions financières) ;

 la fiscalité sur les revenus du capital et de limitation des écarts de revenus ;

 la RTT et la défense de la protection sociale et des services publics ;

 les investissements de reconversion écologique.[9]

Toutes ces mesures seraient en contradiction flagrante avec les traités européens. Elles ouvriraient un conflit majeur avec les institutions de l’UE. (...)

Et comment amener un gouvernement de gauche à être aussi radical ? Luttes sociales + stratégie d’unification de tous les acteurs du mouvement social. Et pour cela imposer dès aujourd’hui, en amont de toute échéance électorale, un débat profond sur les enjeux de société, en toute indépendance par rapport aux tactiques proprement partidaires.

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