Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
L’Humanité
C’est confirmé : l’UE est dirigée par un patron de paradis fiscal
Article mis en ligne le 13 novembre 2017

Le Monde et 40 journaux étrangers révèlent que jusqu’en 2013, le gouvernement luxembourgeois de Jean Claude Juncker constatait l’évitement fiscal des multinationales, sans prévenir ses partenaires européens. Juncker est aujourd’hui président de la Commission

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a couvert la stratégie d’évitement fiscal des multinationales. C’est ce que montre l’enquête publiée dans le Monde daté d’aujourd’hui. Nos confrères dévoilent une partie du contenu de 548 accords fiscaux secrets entre 340 entreprises et le fisc luxembourgeois, pour réduire leur fiscalité.

Ces 28 000 pages, collectées par le Consortium international des journalistes d’investigation, concernent les clients du puissant cabinet d’audit PriceWatersCoopers, sur la période de 2002 à 2010. Ces rescrits fiscaux (tax rulings) ont commencé à être « accordés au milieu des années 1990 » informent nos confrères, soit exactement quand Jean-Claude Juncker devient premier ministre. Il occupera cette fonction pendant dix-huit ans, entre 1995 et 2013. Les documents montrent que le Luxembourg a été dans cette période au centre des stratégies d’évitement des multinationales, au détriment des autres États. Le Royaume-Uni et les États-Unis sont particulièrement lésés. Mais la France l’est aussi. (...)

Ces pratiques étaient connues. D’où vient dès lors la révélation ? Le rescrit fiscal est un document par lequel le Luxembourg certifie à une entreprise la légalité de son opération. Il y a un hic. Le Luxembourg constatait les stratégies d’évitement des multinationales sans prévenir ses partenaires. Quand Jean-Claude Juncker, en sa qualité de président de l’Eurogroupe, à savoir gendarme de la zone euro avec faculté d’imposer des plans d’austérité, parlait de réduire l’évasion fiscale lors des sommets européens en 2008 et 2009 en pleine crise financière des subprimes, il roulait dans la farine ses partenaires. Ce sont ces mêmes partenaires, les chefs d’État et de gouvernement, qui ont désigné le candidat du Parti populaire européen, et donc de l’UMP, au poste de président de la Commission.

Chez PriceWatersCooper ou à Bercy, la façon de voir est identique

« Jean-Claude Juncker doit répondre à de sérieuses questions », attaquait hier Gaby Zimmer, chef du groupe de la Gauche unitaire européenne. « Les ministres des Finances qui se rencontrent vendredi à Bruxelles doivent (...) s’attaquer à l’évitement fiscal », demande-t-elle. (...)