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Euractiv
Bruxelles abandonne la relocalisation obligatoire des réfugiés
Article mis en ligne le 6 octobre 2017

Échec patent de l’UE, le programme de relocalisation obligatoire des réfugiés ne sera pas prolongé. La Commission suggère aux Etats-membres d’accueillir des réfugiés situés hors de l’UE de manière volontaire : un mécanisme appelé « réinstallation ».

Les pays qui décident de participer au programme de réinstallation bénéficieront d’avantages financiers. Un demi-milliard d’euros a été mis de côté par les États membres pour l’accueil d’au moins 50 000 réfugiés arrivant directement d’Afrique, du Moyen-Orient et de Turquie, afin de décourager les migrants de tenter la périlleuse traversée de la Méditerranée.

La Commission se concentrera davantage sur l’accueil de réfugiés provenant d’Afrique du nord, et de la corne de l’Afrique, et en particulier d’Égypte, de Libye, d’Éthiopie, du Niger, du Soudan et du Tchad. Cette déclaration est sans doute adressée à l’Italie, qui peine à gérer les arrivées massives de ces pays, et ne devrait pas voir d’un bon œil l’abandon du programme de solidarité obligatoire entre États membres.

Marche arrière

L’exécutif européen fait donc marche arrière sur sa stratégie obligatoire, qui s’était attirée les foudres de plusieurs États membres d’Europe centrale et de l’Est, malgré les avis positifs de la justice. Introduit il y a deux ans, il a expiré le 26 septembre.

Le programme de relocalisation avait pourtant été approuvé par une majorité d’États. Les pays de Visegrád continuent à s’y opposer farouchement, assurant que leurs sociétés ne peuvent pas intégrer des immigrants pour la plupart musulmans.

Une position qui n’a pas tenu devant les tribunaux. Le 6 septembre, la Cour de justice européenne a rejeté une plainte de la Hongrie et de la Slovaquie, confirmant que Bruxelles avait le droit d’imposer aux États membres d’accueillir des demandeurs d’asile.

Le système stipulait que les États membres devaient accueillir un total d’au moins 98 000 migrants arrivés en Grèce et en Italie. En réalité, seules 29 144 relocalisations ont eu lieu à ce jour, 20 066 depuis la Grèce et 9 078 depuis l’Italie.

Aujourd’hui, l’accord entre l’UE et la Turquie a réduit le nombre d’arrivées en Grèce de 97 % et la plupart des migrants arrivant en Italie ne sont pas éligibles à la relocalisation. Les objectifs de relocalisation décidés il y a deux ans, sur la base de chiffres alors actuels, ne sont donc plus pertinents, a indiqué la Commission.

Dimitris Avramopoulos, le commissaire aux affaires intérieures, qui a présenté les nouvelles propositions, ne semble pas non plus vouloir appliquer les sanctions possibles contre les pays de Visegrád. « Je préfère le dialogue aux sanctions. Nous avons à présent l’occasion de commencer à travailler ensemble », a-t-il indiqué. « Le jugement est une occasion de plus pour qu’ils montrent leur solidarité. J’espère qu’ils en profiteront. » 5 ; ; ;°