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Patrick le Hyaric
Briser le mur de l’argent et du mensonge !
Article mis en ligne le 10 février 2015

Dans le but de dissocier nos concitoyens et ceux d’autres pays européens, des ministres, des journalistes, qui prétendent pourtant être des apôtres de la construction européenne, racontent un énorme mensonge à propos du remboursement de la dette de la Grèce. Ils tentent de faire croire que si ce pays ne payait pas son énorme dette chacune et chacun d’entre nous devrait payer 731 euros sous forme sans doute d’augmentation d’impôt.

Pour énoncer une telle affirmation ils se basent sur le fait que théoriquement la France a prêté 40 milliards d’euros à la Grèce. Faisons d’abord remarquer que l’actuel gouvernement choisi par le peuple grec n’est en rien responsable de cette dette. C’est même pour obtenir sa renégociation que nos amis de Syriza ont été élus largement. Il propose d’ailleurs un mécanisme de restructuration de cette dette qui ne coûterait à aucun autre peuple. L’Allemagne, elle-même s’est bien vue annuler une énorme dette en 1953 sans que le monde ne s’écroule. L’endettement en Grèce est le résultat de la fraude fiscale, de l’évasion fiscale, de l’exonération d’impôt pour les plus grandes fortunes et aussi des politiques d’austérité qui ont conduit à asphyxier l’économie et à détruire des activités. Ajoutons que les grands bénéficiaires de ces choix d’austérité et des prêts ont été les banques qui ont disposées d’argent très peu cher auprès de la Banque Centrale Européenne. Elles re-prêtent ce même argent avec des taux d’intérêt très élevés aux Etats, particulièrement l’Etat grec. Voilà qui leur a permis d’empocher de substantiels profits. (...)

Autrement dit, les grecs paient depuis des années en réduction de leurs droits sociaux, en vente de leurs biens publics et en contributions diverses des sommes qui constituent un transfert de leur richesse vers les banques et aussi vers les pays du nord de l’Europe. On est très loin ici d’une nécessaire solidarité européenne. La restructuration de la dette hellène ne conduirait donc pas du tout à l’appauvrissement d’autres peuples. Par contre elle constituerait un manque à gagner potentiel pour les rapaces de la finance. Voilà qui les fait s’agiter, manipuler les bourses, accentuer l’évasion de capitaux, faire pression sur le nouveau gouvernement grec et les peuples refusant d’accepter le verdict des urnes. La Banque Centrale Européenne sortant totalement de son rôle menace de ne plus alimenter les banques grecques pour créer un climat de panique chez toutes celles et ceux qui sont des déposants, des épargnants et ceux qui ont besoin de crédits pour investir ou maintenir une activité. Ce n’est rien d’autre qu’un coup d’Etat financier au moment où cette même Banque Centrale Européenne crée plus de 1000 milliards d’euros pour fournir des liquidités aux banques privées de toute l’Union européenne. Cet argent serait mieux utilisé pour la relance économique, l’investissement, la création d’emploi que pour la spéculation. Voilà qui devrait faire l’objet d’une mobilisation populaire pour que la Banque Centrale Européenne joue un rôle positif au service de l’intérêt général. Le gouvernement grec n’a besoin que de 12 milliards d’euros pour mettre en œuvre son programme social et de relance. Une goutte d’eau donc comparé aux intérêts de la dette et aux sommes que va mettre en circulation la Banque Centrale Européenne !

Il faut donc briser le mur de l’argent.

L’argument selon lequel une difficulté de la Grèce à rembourser conduirait à augmenter les impôts ici, est faux. Cette somme est déjà inscrite dans la dette française. Rappelons que l’Etat paie déjà beaucoup d’intérêts sur cette partie de la dette aux banques. Ce sont toujours les banques qui s’engraissent. (...)

Ce débat nous concerne au premier chef. Réussir une politique anti austérité en Grèce c’est dégager la voie pour des choix de gauche en France et ailleurs en Europe. C’est du reste ce dont a peur la grande coalition constituant les piliers du mur de l’argent.