
Un rapport copieux de l’Observatoire de l’environnement en Bretagne souligne le piètre état des cours d’eau dans la région.
De très nombreux résidus de pesticides sont détectés dans les rivières de la région, notamment en raison de l’agriculture intensive.
Les nitrates, à l’origine du phénomène des algues vertes, sont en baisse mais restent à des niveaux élevés.
Le chiffre fait peur mais illustre une réalité. En Bretagne, plus de 99 % des analyses menées dans les cours d’eau, étangs ou nappes phréatiques montrent la présence de pesticides. L’omniprésence, devrait-on dire, car dans les 220 stations de toute la région où les prélèvements ont été menés, quasiment toutes affichaient des traces d’au moins un herbicide ou d’un métabolite (produits issus de la dégradation des pesticides dans le milieu naturel). « On a même un cours d’eau dans lequel on a détecté 83 pesticides différents », assure Aurélie Mestres.
Ces données dévoilées par la présidente de l’Observatoire de l’environnement en Bretagne sont issues des Chiffres clés de l’eau en Bretagne que sa structure vient de dévoiler. Mis en place par la région et l’État, l’OEB dresse dans ce document un portrait de l’eau dans une région où elle est depuis longtemps malmenée.
(...) « Le souci, c’est que les niveaux moyens stagnent »
L’autre fait marquant de ce rapport sur l’eau porte sur les nitrates, présents en grande quantité dans les cours d’eau de Bretagne et qui sont à l’origine des marées d’algues vertes. Générés par l’épandage de lisier, les nitrates ont vu leur concentration baisser de 17 % de 1995 à 2020 dans les rivières et même de 27 % dans les eaux souterraines. « Le résultat des efforts de toute la profession », selon l’OEB. « Le souci, c’est que les niveaux moyens stagnent autour de 32 mg par litre, ce qui reste élevé », analyse Aurélie Mestres. (...)
Conséquence : seulement 32 % des cours d’eau sont considérés comme « en bon état écologique ». Un chiffre qui cache par ailleurs de grandes disparités (...)
Notons qu’en ce qui concerne l’eau potable, le seuil sanitaire de non-conformité n’a jamais été dépassé en 2021 dans la région. Le seuil de qualité a quant à lui été maintes fois débordé par des concentrations trop élevées. (...)