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Brésil : dix paysans sans terre tués par la police
Article mis en ligne le 31 mai 2017

Ce 28 mai, plus de 100 000 personnes se sont retrouvées sur la plage de Copacabana, à Rio de Janeiro, pour demander la démission du président intérimaire Michel Temer et de nouvelles élections directes (Diretas já !). Des figures phares de la musique populaire brésilienne comme Caetano Veloso, Milton Nascimento, Mart’nalia, le rappeur Mano Brown ou encore des jeunes musiciens comme Maria Gadu et Criolo, y ont donné un concert engagé - une allusion claire au mouvement de la fin de la dictature militaire des années 1980.

Le 24 mai, des manifestations similaires se sont déroulées à Brasília, rassemblant 150 000 personnes, malgré une répression brutale qui a fait une cinquantaine de blessés. Le président Temer a même édicté un décret spécial pour que l’armée se déploie pour protéger les ministères. Ce même jour, la police militaire brésilienne a tué dix personnes dans l’État du Para, au nord du Brésil, lors d’une opération d’expulsion des travailleurs sans terre. Ce drame rappelle le massacre d’Eldorado dos Carajàs en 1996, quand 19 paysans sans terre ont été assassinés par la police lors d’une manifestation.

Le mouvement pour des élections directes s’étend

Ces nouvelles manifestations font suite aux révélations impliquant directement le président tentant « d’acheter le silence » de l’ancien député Eduardo Cunha, aujourd’hui en prison. Cette proximité avec l’ancien président de la Chambre de députés et acteur central de la destitution de Dilma Rousseff a rendu la position de Michel Temer et de son gouvernement intenable (lire notre précédent article).

Le mouvement dépasse les frontières brésiliennes. À l’instar des rassemblements organisés à Londres, Dublin, Amsterdam, Bruxelles ou encore Lisbonne, le collectif Alerte France Brésil – soutenu par des associations comme Autres Brésils, France Amérique Latine, Les Amis du Mouvement Sans Terre – a organisé un rassemblement le 25 mai à Paris pour exiger le départ du président brésilien, demander la suppression des politiques d’austérité entreprises depuis la destitution de la présidente Dilma Rousseff, ainsi que des élections générales directes. (...)

Intensification des violences policières

Les manifestants dénoncent également la situation dramatique vécue par les minorités brésiliennes : assassinats et incarcération en masse des populations noires, répression des peuples autochtones, ou encore revendications en faveur des droits et conditions de vie des femmes et des LGBT. (...)

Coté brésilien, des mouvements comme les Mães de Maio (Mères de mai, en référence aux assassinats de leurs enfants commis par la police militaire dans l’État de São Paulo en mai 2006) ne cessent de dénoncer l’action violente des forces d’ordre brésiliennes envers des populations pauvres et noires en montrant le lien entre crise de la démocratie représentative brésilienne et la violence systémique de l’État brésilien. (...)