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le Monde Diplomatique
Bonnet d’âne pour le FMI
Un rapport accablant
Article mis en ligne le 31 juillet 2011
dernière modification le 28 juillet 2011

« Recherche institutionnellement orientée », « biais idéologiques », « autocensure », « conclusions préconçues », « faible diversité d’approches théoriques et, plus encore, empiriques », « étroitesse de vues », « cadre analytique inapproprié aux réalités des pays étudiés », « incapacité répétée à citer des travaux de chercheurs locaux »… A tout prendre, il valait mieux pour les têtes pensantes du Fonds monétaire international (FMI) que les feux de l’actualité fussent braqués sur leur directeur général, arrêté à New York le 14 mai 2011, plutôt que sur le dernier rapport de son Bureau indépendant d’évaluation, publié la semaine suivante dans l’indifférence générale.

(...) Au moment où le prêteur international sur gages, remis en selle par la tempête financière et la crise de la dette, impose l’austérité au nombre croissant de pays pris dans ses rets (1) (Lettonie, Ukraine, Roumanie, Hongrie, Islande, Irlande, Grèce, Portugal...), cette enquête consacrée à « La recherche au FMI : pertinence et utilisation (2) » jette une lumière crue sur la « science » économique dont se prévalent les directeurs généraux successifs pour administrer urbi et orbi des leçons de bonne conduite.(...)

Les conclusions suggèrent que, loin de nourrir la réflexion stratégique du Fonds, les travaux de recherche servent à légitimer ses présupposés idéologiques.(...)

Examinant les travaux relatifs à la politique budgétaire, un évaluateur diagnostique une obsession pour les réductions d’impôts et s’étonne que le modèle théorique principalement utilisé « ne fasse aucune place à la redistribution ni au chômage ».(...)

En janvier dernier, un autre rapport du Bureau d’évaluation interne sur « l’action du FMI au cours de la période qui a précédé la crise financière et économique mondiale (3) » avait déjà abouti à l’octroi d’un bonnet d’âne. « La capacité du FMI à détecter convenablement les risques qui prenaient de l’ampleur a été freinée par un degré élevé de pensée doctrinaire, un a priori intellectuel », pouvait-on lire.(...)

Cruels, les rapporteurs rappelaient que « le FMI a mis en exergue les avantages de la titrisation » et citaient un rapport sur les Etats-Unis publié en 2007, quelques mois avant l’effondrement de Lehman Brothers et le collapsus du système bancaire occidental : « Les banques commerciales et d’investissement proprement dites sont foncièrement en bonne situation financière et les risques systémiques semblent faibles. » Devant une telle clairvoyance, on s’incline.(...) Wikio