
...Rien de neuf sous le ciel de Seine-Saint-Denis. Le livre noir présenté mardi par un collectif de dix-huit associations de défense des immigrés remet juste un coup de projecteur sur des conditions d’accueil indignes...
...« Moi j’étais là depuis 5 heures du matin, ils m’ont reçue à 9 heures. C’est fatigant parce que rien ne change, là ça va, il ne fait pas trop froid, mais l’hiver… On est traité comme des moutons, et franchement, on ne mérite pas ça ! »...
...La préfecture de Bobigny est une des rares préfectures à posséder une DII, avec la préfecture du Nord, et accueille entre 1 500 et 1 800 personnes par jour. Daniel Lafon raconte :
« Actuellement, c’est l’équivalent d’une plateforme téléphonique, les ordinateurs des agents sont minutés, environ huit minutes par usager, et nous appliquons une politique de quotas. »
Chacun reçoit une soixantaine de personnes par jours, « comment voulez-vous expliquer la réglementation française en si peu de temps ? Et parfois à des personnes qui ne parlent pas le français. »
Les agents sont majoritairement très jeunes, parfois même stagiaires ou intérimaires et se retrouvent « bombardés » au guichet et se forment sur le tas. Il y a beaucoup de provinciaux ou d’Antillais, peu sont volontaires pour le 93.
Résultat : dépressions nerveuses, absentéisme et des demandes de mutation qui se multiplient...
... « Pour renouveler un titre de séjour, normalement, un rendez-vous suffit. Mais ici, ce sont deux qui sont nécessaires. Alors que dans certaines préfectures, la demande de renouvellement se fait par courrier ou par mail ».
La conséquence, c’est « deux fois plus de monde et pas assez de personnel » ...