
Une nouvelle étude vient mettre en évidence l’importance de l’exposition au bisphénol A et ses « risques potentiels pour l’enfant à naître ». La loi prévoit déjà l’interdiction de ce composé chimique... en 2015. Attention aussi à ses dérivés, avertit l’Anses.
(...) L’Anses, au bout de 3 ans de travaux, conclut que « certaines situations d’exposition de la femme enceinte au bisphénol A présentent un risque potentiel pour l’enfant à naître ». Une possible « modification de la structure de la glande mammaire chez l’enfant à naître qui pourrait favoriser un développement tumoral ultérieur. »
Risques accrus pour les caissières
Le travail de l’agence a également porté sur les risques d’exposition. Pour constater qu’ils sont nombreux. A 80%, les sources d’exposition sont alimentaires. Il s’agit surtout des produits conditionnés en boîtes de conserve. Mais attention également à l’eau en bonbonne : l’Anses a identifié l’eau distribuée en bonbonnes de polycarbonate « comme une source conséquente d’exposition » au BPA.
Elle met également en évidence les situations d’exposition supplémentaires « liées à la manipulation de papiers thermiques (tickets de caisse, reçus de cartes bancaires, ...), en particulier dans un cadre professionnel. » Ce qui la conduit à demander « des mesures en vue de réduire l’exposition des femmes manipulant des papiers thermiques contenant du bisphénol A ou d’autres composés de la famille des bisphénols ». En pensant notamment aux caissières. (...)
De fait, le bisphénol A sera bientôt interdit en France. En décembre 2012, le pays devenait le premier au monde à suivre cette voie en adoptant la loi « visant à la suspension de la fabrication, de l’importation, de l’exportation et de la mise sur le marché de tout conditionnement à vocation alimentaire contenant du bisphénol A ».
Depuis le début de l’année 2013 est d’ores et déjà interdit « tout conditionnement, contenant ou ustensile comportant du bisphénol A et destiné à entrer en contact direct avec des denrées alimentaires pour les nourrissons et enfants en bas âge ».
Mais pour les autres produits, l’interdiction n’interviendra qu’au 1er janvier 2015. Ceux à l’usage des femmes enceintes et allaitantes devant comporter, en attendant, un simple avertissement sanitaire.
La discussion du texte a d’ailleurs donné lieu à des débats acharnés sur la date d’entrée en vigueur de l’interdiction totale (...)
Et en ce qui concerne ces substituts possibles, justement, l’Anses lance un autre appel à la prudence. Car d’autres types de bisphénol sont déjà utilisés comme produits de substitution.
Ils sont aussi de potentiels perturbateurs endocriniens, et les données toxicologiques les concernant sont encore « insuffisantes ». Pourtant certains comme le BPS sont utilisés comme solution de substitution dans les tickets de caisse mais aussi des biberons ou de la vaisselle pour enfants.