Alors qu’on s’interroge sur la soutenabilité de la dette publique, focus sur la dette cachée de nos économies, la dette écologique qui fragilise l’avenir de notre croissance et de nos organisations.
Alors que l’on s’interroge sur la soutenabilité de la dette publique, creusée à coup de milliards d’euros de relance, le spectre d’une autre dette, plus grave encore, se dessine : la dette écologique. Pour prospérer, nos économies consomment de la nature, usent des "services écosystémiques" comme on dit dans le jargon. Mais à force d’en extraire les ressources, certains points de rupture ont été atteints, si bien que l’on n’est plus certains aujourd’hui d’être en mesure d’entretenir capital si précieux. (...)
Si certains professent foi dans l’innovation, d’autres appellent plutôt à la décroissance, à diminuer drastiquement la quantité de ressources que nous exploitons au quotidien. Derrière ces débats cependant se trouvent des interrogations communes sur notre capacité à limiter notre impact écologique et à réorienter nos activités économiques de façon à ce que la dette écologique soit soutenable pour les générations futures. (...)
Comment faire pour que notre déficit financier permette de réduire le poids de notre dette déficit écologique ? Le plan de relance annoncé cet été par le gouvernement français est-il à la hauteur des enjeux ? Pour en parler, nous avons fait appel à trois spécialistes de ces problématiques : Harold Levrel, économiste de l’environnement, professeur à l’Institut des sciences et industries du vivant et de l’environnement (AgroParisTech) et chercheur en économie écologique au Centre international de recherche sur l’environnement et le développement (Cired), Aurélie Trouvé, économiste et ingénieure agronome, co-présidente d’Attac France et Claire Tutenuit, déléguée générale de l’Association française des Entreprises pour l’Environnement.