
L’affaire Macron-Benalla revêt désormais un double aspect : - En premier lieu elle n’est pas la simple affaire " d’un gros bras " recruté d’abord par le parti socialiste puis par un candidat à la présidence de la République pour assurer sa sécurité pendant la campagne, embauché ensuite à l’Elysée au coeur du pouvoir régalien et qui grisé par la proximité des "grands"...
Le Prince a commis la faute d’entretenir au palais même ces liaisons dangereuses dont les méandres peu à peu connus étonnent chaque jour et remettent en cause le "nouveau monde", singulière copie des turpitudes de l’ancien...
– Mais en second lieu, cette affaire dépasse le cadre de la Présidence de la République et de ses dysfonctionnements.
Ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale où l’on a assisté à la volonté délibérée de la majorité parlementaire, aux ordres, de torpiller la commission d’enquête est encore plus grave que l’affaire stricto-sensu.
Ce blocage volontaire illustre la totale soumission des députés LREM à l’exécutif au delà de tout ce qui était imaginable.
Il ne s’agit pas de nier le fait majoritaire qui soutient le President de la République à l’Assemblée et lui permet avec le Premier Ministre de faire adopter les projets de lois de son programme ; si d’aventure il y a conflit entre l’Assemblée et le gouvernement cela peut conduire à la dissolution pour renvoyer les députés devant le suffrage universel, ce qui est arrivé à plusieurs reprises.
En l’occurence les députés LREM se sont parjurés car après avoir accepté la commission d’enquête, ils n’ont eu de cesse de vouloir y mettre un terme en refusant d’auditionner des responsables de l’Elysée comme le demandait logiquement le co-rapporteur Guillaume Larrivé, du jamais vu dans une commission d’enquête.
Cette attitude est d’autant plus surprenante que la commission du Sénat auditionne les responsables de l’Elysée.
A l’évidence ce revirement est venu d’en haut car la co-rapporteur et présidente de la commission ne maitrisait plus le déroulé des auditions.
Ce sabordage de cette commission d’enquête sur ordre de l’exécutif dépasse la commission elle-même, il frappe directement toute l’Assemblée au coeur même de l’une ses prérogatives constitutionnelles par excellence : le contrôle du gouvernement !
C’est là un recul sans appel du Parlement et une trahison du mandat de ces députés qui se sont couchés en oubliant qu’ils détiennent leur légitimité du suffrage universel ! (...)
Viir la video : François Ruffin« Vous êtes les valets de l’Elysée. Vous êtes aujourd’hui ses saboteurs de l’intérieur. C’est pour ça que je ne parle pas à vous, mais je m’adresse directement à mes concitoyens. »