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Billet d’alerte : grandeurs et servitudes du député
JACQUES MYARD Membre Honoraire du Parlement - Maire de Maisons-Laffitte - Président du CNR
Article mis en ligne le 6 août 2018

L’affaire Macron-Benalla revêt désormais un double aspect : - En premier lieu elle n’est pas la simple affaire " d’un gros bras " recruté d’abord par le parti socialiste puis par un candidat à la présidence de la République pour assurer sa sécurité pendant la campagne, embauché ensuite à l’Elysée au coeur du pouvoir régalien et qui grisé par la proximité des "grands"...

Le Prince a commis la faute d’entretenir au palais même ces liaisons dangereuses dont les méandres peu à peu connus étonnent chaque jour et remettent en cause le "nouveau monde", singulière copie des turpitudes de l’ancien...

 Mais en second lieu, cette affaire dépasse le cadre de la Présidence de la République et de ses dysfonctionnements.

Ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale où l’on a assisté à la volonté délibérée de la majorité parlementaire, aux ordres, de torpiller la commission d’enquête est encore plus grave que l’affaire stricto-sensu.

Ce blocage volontaire illustre la totale soumission des députés LREM à l’exécutif au delà de tout ce qui était imaginable.

Il ne s’agit pas de nier le fait majoritaire qui soutient le President de la République à l’Assemblée et lui permet avec le Premier Ministre de faire adopter les projets de lois de son programme ; si d’aventure il y a conflit entre l’Assemblée et le gouvernement cela peut conduire à la dissolution pour renvoyer les députés devant le suffrage universel, ce qui est arrivé à plusieurs reprises.

En l’occurence les députés LREM se sont parjurés car après avoir accepté la commission d’enquête, ils n’ont eu de cesse de vouloir y mettre un terme en refusant d’auditionner des responsables de l’Elysée comme le demandait logiquement le co-rapporteur Guillaume Larrivé, du jamais vu dans une commission d’enquête.

Cette attitude est d’autant plus surprenante que la commission du Sénat auditionne les responsables de l’Elysée.

A l’évidence ce revirement est venu d’en haut car la co-rapporteur et présidente de la commission ne maitrisait plus le déroulé des auditions.

Ce sabordage de cette commission d’enquête sur ordre de l’exécutif dépasse la commission elle-même, il frappe directement toute l’Assemblée au coeur même de l’une ses prérogatives constitutionnelles par excellence : le contrôle du gouvernement !

C’est là un recul sans appel du Parlement et une trahison du mandat de ces députés qui se sont couchés en oubliant qu’ils détiennent leur légitimité du suffrage universel ! (...)

Viir la video : François Ruffin« Vous êtes les valets de l’Elysée. Vous êtes aujourd’hui ses saboteurs de l’intérieur. C’est pour ça que je ne parle pas à vous, mais je m’adresse directement à mes concitoyens. »