
Les Suisses sont étonnants. Après avoir décidé en avril de plafonner les rémunérations des patrons, une votation sur le revenu de base est dans les tuyaux de la démocratie helvétique.
La presse francophone est désormais unanime : avec plus de 110.000 signatures à 4 mois avant la fin de la campagne, l’initiative fédérale est sur le point d’aboutir. Selon la Constitution suisse, il faut en effet 100.000 signatures pour qu’une initiative citoyenne aboutisse, déclenchant alors une votation sur le projet de loi proposé par les initiants bâlois et zurichois il y a un an.
Mais les représentants du BIEN-Suisse, qui s’est rallié aux efforts de leurs concitoyens germanophones pour organiser la récolte en Suisse Romande, ne cessent de le répéter : l’ambition est maintenant d’obtenir plus de 130.000 signatures d’ici début août, afin de se couvrir du risque qu’un certain nombre de signatures ne soient pas validées par les autorités communales (en raison de doublons et autres données non conformes).
Un référendum d’ici deux ans ?
Si cet objectif est atteint, alors le gouvernement soumettra le projet de loi à une votation populaire, c’est-à-dire un référendum où chaque électeur suisse sera invité à s’exprimer sur l’idée du revenu de base. En général, cette votation est organisée entre une et quatre années après que les autorités nationales aient officiellement reconnu le succès de l’initiative.
« Mais rien ne presse » précise Ralph Kundig, membre du comité du BIEN-Suisse, « car si la votation intervient trop tôt, cela réduit aussi le temps nécessaire à ce que le peuple soit informé et fasse son propre jugement. (...)