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Bergoglio/François : pape des pauvres ou ami de la dictature ?
Article mis en ligne le 14 mars 2013

A Buenos Aires, ni mouvement de foule, ni manifestation de liesse après l’élection du cardinal Bergoglio, premier pape latino-américain, premier jésuite... Tout juste une messe dans la cathédrale métropolitaine, à deux pas de la Casa Rosada, le palais du gouvernement, dans un pays où les trois quarts des habitants se considèrent catholiques, et seulement 23% pratiquants.

Né le 17 décembre 1936, issu d’une famille d’immigrants italiens, Jorge Mario fait des études techniques de chimie puis, à 22 ans, entre dans l’Ordre des jésuites. Prêtre, professeur de théologie, il est promu évêque en 1992, puis grimpe un à un tous les échelons de la hiérarchie catholique.

Dans la presse, l’accent est mis sur sa personnalité austère et son profil bas. A Buenos Aires, il vit dans un petit appartement près de la cathédrale, prend le métro et se déplace personnellement dans les paroisses des quartiers pauvres.

Mais son exemplarité, dont une partie de la presse fait l’éloge, est loin de faire l’unanimité. La facette obscure de sa vie a fait l’objet d’une enquête-fleuve – trois livres et des dizaines d’articles – par le journaliste Horacio Verbitsky, président du Centre d’études légales et sociales (CELS), une ONG qui bataille pour la défense des droits de l’homme. (...) (...)

L’affaire, racontée par Verbitsky dans « El Silencio » (éd. Sudamericana, 2005), remonte aux Années de plomb de la dictature argentine (1976-1983). Peu après le coup d’Etat du 24 mars, les enlèvements se multiplient dans les lycées, centres universitaires, syndicats. Les prêtres ouvriers, tiers-mondistes, très impliqués socialement dans les bidonvilles de Buenos Aires, sont aussi persécutés par les commandos de la Junte militaire. (...)