
Vendredi 20 décembre, plusieurs centaines de réfugiés afghans ont démarré une marche pour réclamer leur régularisation, reprenant l’idée de la Marche contre le racisme. Partis de Bruxelles, ils ont rejoint Mons dimanche, à 80 km au sud, pour demander à être reçus par le bourgmestre socialiste Elio Di Rupo, qui est aussi le Premier ministre du gouvernement fédéral.
Un long détour en quelque sorte, puisque ces 480 réfugiés ont trouvé un hébergement dans une église à Bruxelles, à quelques centaines de mètres du siège du Parlement et du gouvernement. Mais le Premier ministre refusait de les recevoir. En l’absence de micros et de caméras, il « sympathise » avec leur cause, mais il ne peut rien faire, leur dit-il, car « l’opinion publique est défavorable et nous sommes en période électorale » (les élections législatives tombent fin mai 2014). Ladite opinion publique est aussi hostile à l’avalanche de nouvelles taxes, aux mesures visant le blocage des salaires, aux effets de l’austérité imposée aux communes qui y suppriment des emplois et aggravent les difficultés de la population. Mais le Premier ministre n’entend pas soumettre cet aspect de sa politique à l’approbation des électeurs et des travailleurs. Il choisit donc de rester muet face à la démagogie des ministres de droite qui travaillent la peur et les sentiments xénophobes pour couvrir leur politique entièrement au service des capitalistes. (...)
Les quelques centaines de marcheurs afghans qui sont mobilisés depuis plusieurs mois n’ont contre tout ce cynisme, cette hypocrisie, que leur courage, mais ils en ont beaucoup ! (...)